par Josh Smith et Mariko Katsumura
SEOUL/TOKYO (Reuters) - La Corée du Nord a tiré un missile balistique à courte portée dimanche, tout en condamnant les démonstrations de force de l'armée américaine, notamment l'arrivée d'un sous-marin en Corée du Sud, qu'elle considère comme "un aperçu de guerre nucléaire".
Le missile a été lancé vers la mer au large de la côte est de la Corée du Nord et a parcouru environ 570 km avant de tomber dans l'océan, selon l'état-major interarmées sud-coréen (JCS).
Ce lancement intervient après que des responsables de Séoul et de Tokyo ont averti que la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, s'apprêtait à procéder ce mois-ci à un essai de tir de missile, notamment de l'un de ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) de la plus longue portée.
Toutes les activités de la Corée du Nord en matière de missiles balistiques sont interdites par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, bien que Pyongyang les défende comme son droit souverain à l'autodéfense.
"Le récent lancement de missiles balistiques par la Corée du Nord constitue une violation flagrante de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interdit l'utilisation de la technologie des missiles balistiques et la coopération scientifique et technologique", a déclaré le JCS sud-coréen dans un communiqué.
Moins d'une demi-heure après le lancement, les médias d'État nord-coréens ont publié une déclaration du ministère de la défense critiquant les "gangsters militaires" des États-Unis et de la Corée du Sud qui attisent les tensions par des exercices, des démonstrations de force et la planification d'une guerre nucléaire.
La déclaration d'un porte-parole anonyme du ministère citait l'arrivée du sous-marin à propulsion nucléaire américain USS Missouri dans la ville portuaire sud-coréenne de Busan, dimanche.
"Les forces armées de la RPDC neutraliseront complètement la tentative des États-Unis et de leurs forces vassales de déclencher une guerre nucléaire et garantiront ainsi la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne", indique la déclaration, en utilisant les initiales du nom officiel de la Corée du Nord, la République populaire démocratique de Corée.
Le porte-parole a également critiqué la Corée du Sud et les États-Unis pour avoir tenu leur deuxième réunion du groupe consultatif nucléaire à Washington vendredi, dans le cadre des efforts déployés par les alliés pour rationaliser la planification de la guerre et augmenter les démonstrations de force militaires en guise d'avertissement à la Corée du Nord.
Le lancement a été immédiatement détecté, suivi et contrôlé, et les informations ont été étroitement échangées entre les États-Unis et le Japon, a déclaré l'armée sud-coréenne.
Les trois pays avaient déclaré qu'un système d'échange d'informations en temps réel sur les missiles deviendrait opérationnel ce mois-ci.
Une vingtaine de minutes après avoir signalé le lancement, les garde-côtes japonais ont déclaré que le missile était déjà tombé. Il semble être tombé en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, a rapporté la chaîne de télévision NTV.
(Reportage Mariko Katsumura à Tokyo et Josh Smith à Séoul ; rédigé par Alison Williams et Giles Elgood, version française Benjamin Mallet)