PARIS (Reuters) - La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé mercredi avoir obtenu le dégel de 700 millions d'euros de crédits pour l'équipement des forces armées, une décision attendue par les militaires qui craignaient un arbitrage défavorable de Bercy après la passe d'armes budgétaire de l'été dernier.
"Je m'y étais engagée, je l'ai obtenu. Le budget des armées confirme sa remontée en puissance. On avance", a écrit sur Twitter la ministre, qui fut secrétaire d'Etat au Budget sous Lionel Jospin.
Au total, 2,7 milliards d'euros de crédits avaient été gelés par Bercy début 2017, au titre de la régulation annuelle concernant l'ensemble des ministères.
Sur ce montant, 850 millions d'euros ont été annulés en juillet, une décision du ministère des Comptes publics qui fut à l'origine de la démission du général Pierre de Villiers, chef d'état-major des forces armées.
Florence Parly, dont l'entourage souligne la "dextérité" budgétaire, avait obtenu le dégel d'une première enveloppe de 1,2 milliard d'euros l'été dernier.
Le sort des 700 millions d'euros restants faisait l'objet de spéculations, d'autant que Bercy, qui a toujours considéré la Défense comme une variable d'ajustement budgétaire, a réduit la marge de manoeuvre du ministère en plafonnant les "restes à payer" (les autorisations d'engagement consommées mais non couvertes par des crédits de paiement) pour l'ensemble des ministères dans la loi de programmation des finances publiques pour 2018.
Une initiative d'"assainissement" budgétaire dont les militaires et plusieurs parlementaires, y compris de la majorité, auraient souhaité qu'elle épargne la Défense, dont les "restes à payer" ont franchi la barre des 50 milliards d'euros (50,4) au 31 décembre 2016.
"Il faut accepter du reste à payer important sur les programmes d'armement", a plaidé le député (Les Républicains) François Cornut-Gentille, rapporteur spécial des crédits de la Défense.
Le budget des armées a été porté pour 2018 à 34,2 milliards d'euros de crédits, soit une hausse de 1,8 milliard par rapport à la loi de finances 2017.
Une nouvelle loi de programmation militaire, portant sur la période 2019-2025, doit être adoptée d'ici à la fin du premier semestre 2018 pour détailler les moyens alloués aux forces armées, avec l'objectif affiché d'un effort de Défense équivalent à 2% du PIB à l'horizon 2025.
(Sophie Louet, édité par Simon Carraud)