PARIS (Reuters) - Plusieurs responsables des Républicains ont rejeté vendredi le soutien de Marine Le Pen au candidat LR de Mayotte, une démarche inédite depuis son accession à la présidence du Front national en 2011.
Le premier tour d'une législative partielle se déroule dimanche dans la première circonscription de Mayotte, 101e département français paralysé depuis le 20 février par un mouvement de contestation contre l'insécurité, notamment.
Huit candidats sont en lice, dont le LR Elad Chakrina. Le FN n'a pas de représentant dans cette partielle.
"Ce coup politique qu'elle croit faire est uniquement destiné, non pas à apporter un soutien à notre candidat, Elad Chakrina, mais à essayer de faire parler d'elle à un moment où elle est dans une très mauvaise passe dans son parti", a réagi Gilles Platret, porte-parole des Républicains, sur franceinfo.
Marine Le Pen, a-t-il estimé, est "en mal de buzz" après un congrès "refondateur" le week-end dernier assombri par des accusations de racisme à l'encontre d'un cadre du FN et un imbroglio juridique sur le nouveau nom, "Rassemblement national", que la présidente entend donner au mouvement.
La dirigeante du FN a plaidé à cette occasion pour des alliances à droite.
"Ces propos n'engagent qu'elle. En tout état de cause, ils n'engageront jamais les Républicains. (...) Nous ne sommes pas dans une logique d'accord avec le Front national, ce parti n'a pas la même philosophie que nous", a dit Gilles Platret.
"Nous sommes des gens de rassemblement", a répondu Sébastien Chenu, porte-parole du FN, sur franceinfo. "C'est une position ponctuelle, c'est une décision de bon sens, de sincérité, qui va au-delà des étiquettes politiques, parce que la situation mérite d'unir tous nos efforts."
Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, n'avait pas réagi dans l'immédiat, mais sa numéro deux, Virginie Calmels, a exclu dès jeudi soir sur Twitter (NYSE:TWTR) des "accords électoraux honteux". "Nous préférerons toujours perdre plutôt que de gagner grâce à une quelconque alliance avec le FN", écrit-elle.
Pour la présidente d'Ile-de-France Valérie Pécresse, fondatrice du mouvement "Libres!", "c'est porte close à toute alliance avec le Front national."
"Je crois que la position des Républicains doit être claire, nette, précise: porte fermée avec le FN et ses affidés. Point final", a-t-elle déclaré sur RTL, soulignant son hostilité à tout rapprochement comme a pu le suggérer l'ancien ministre LR Thierry Mariani.
Le député macroniste de Seine-et-Marne Franck Riester, exclu des Républicains en octobre dernier, a estimé vendredi sur Twitter que les propos de Thierry Mariani, et cette première dans l'ère Marine Le Pen, étaient "les conséquences logiques de la dérive droitière et populiste des Républicains de Laurent Wauquiez".
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)