PARIS (Reuters) - La France votera contre un renouvellement de plus de trois ans de la licence du glyphosate, a déclaré mercredi Nicolas Hulot, à la veille de la décision des Vingt-Huit sur la proposition de la Commission européenne de la reconduire pour cinq ans.
"La France est sur une position de trois ans, moi tout ce qui est en dehors du quinquennat, ça ne m'intéresse pas", a dit le ministre de la transition écologique sur BFMTV.
"La France a la position la plus ferme (...) et je me bats pied à pied en interne, en externe", a-t-il dit. "Je ne fais aucune concession sur les sujets de santé."
Le glyphosate, qui entre dans la composition du RoundUp de Monsanto (NYSE:MON), fait l'objet d'un débat d'experts depuis que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui dépend de l'Organisation mondiale de la Santé, l'a classé comme probablement cancérigène en mars 2015.
Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait précisé que la France était prête à accepter un renouvellement pour quatre ans pour permettre un consensus.
Mais Nicolas Hulot campe sur ses positions. Il a assuré que la France voterait "contre" si jamais la proposition n'était pas de trois ans.
En réponse à l'ex-ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, qui l'a exhorté à se montrer ferme sur cette question, Nicolas Hulot a déclaré qu'il n'avait "pas besoin de ce conseil pour la fermeté".
"Qu'est-ce que ce que vous croyez qu'on fait toute la journée au Luxembourg, à Bruxelles? On convainc nos partenaires".
Il précise que l'idée n'est pas de sortir "brutalement" du glyphosate mais d'y parvenir "step by step" (pas à pas).
"Derrière, il y a aussi des agriculteurs dont on ne peut pas ignorer la difficulté et la détresse", a-t-il dit. "Pendant ces trois ans, on va travailler pour faire émerger les alternatives."
Pour être validée, la proposition de la Commission européenne doit recueillir le soutien de 16 des 28 Etats membres, représentant au moins 65% de la population de l'UE.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)