PARIS (Reuters) - La réponse pénale aux violences faites aux femmes en France est "insuffisante", estime un organe du Conseil de l'Europe dans un rapport publié mardi dans lequel il déplore également un manque d'hébergements dédiés aux femmes victimes de violences dans l'Hexagone.
"Des avancées législatives ont permis un renforcement considérable du cadre juridique de prévention et de répression des violences" et "les moyens alloués à la lutte contre ces violences au titre des derniers plans interministériels ont plus que doublé", relève le groupe d'experts sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Grevio).
Mais "malgré ces mesures", il existe "un certain nombre de domaines où des améliorations sont nécessaires", peut-on lire dans le rapport.
Le Grevio appelle entre autres à "augmenter le nombre de services spécialisés et de refuges dédiés pour les femmes victimes selon une répartition géographique adéquate, intensifier les mesures de formation à l’intention de tous les professionnels et professionnelles, améliorer la réponse pénale aux violences et revoir la définition pénale des agressions sexuelles et du viol pour s’assurer qu’elle repose sur l’absence d’un consentement libre."
Selon le ministère de l'Intérieur, 121 femmes ont été tuées lors de violences conjugales en France en 2018, un chiffre qui aurait déjà été dépassé en 2019 selon un collectif citoyen qui a dénombré plus de 130 femmes tuées depuis le 1er janvier.
A l'occasion de la publication dimanche d'un rapport officiel sur les homicides conjugaux, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a reconnu que la chaîne pénale n'était pas "satisfaisante" et a donné rendez-vous au 25 novembre pour les conclusions du Grenelle contre les violences conjugales mis en place par l'exécutif.
(Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)