PARIS (Reuters) - La France a révoqué la licence de la compagnie iranienne Mahan Air, accusée notamment de transporter des militaires vers la Syrie, à compter du 1er avril, a-t-on appris lundi auprès de trois responsables français.
La décision, justifiée selon deux sources diplomatiques par le fait que la compagnie transporterait du matériel et du personnel militaire vers la Syrie et d'autres zones de conflit au Moyen-Orient, intervient à la suite d'une mesure du même ordre de la part des autorités allemandes en janvier.
"Mahan Air ne peut plus desservir le territoire français à partir du 1 avril prochain", a déclaré un responsable au Quai d'Orsay.
Les Etats-Unis ont sanctionné la compagnie dès 2011, l'accusant de fournir un soutien notamment financier aux gardiens de la Révolution islamique et Washington pressait depuis ses alliés d'en faire autant.
"Nos services ont travaillé dessus depuis longtemps. C'est une question de crédibilité", explique-t-on de source diplomatique française.
Il y a plus de deux ans, sous le quinquennat de François Hollande, Paris avait envisagé de révoquer la licence de la compagnie mais avait fini par y renoncer, de crainte de porter atteinte aux relations avec Téhéran dans le sillage de la signature de l'accord sur le nucléaire en 2015.
L'interdiction de la compagnie, qui opérait quatre vols par semaine entre Paris et Téhéran, prend effet au premier avril ; le site de Mahan Air ne prend déjà plus de réservations pour ce trajet.
Il n'est pas envisagé à ce stade de suspendre les opérations en France d'une autre compagnie iranienne, Iran Air, ajoute un autre diplomate.
(John Irish, Julie Carriat pour le service français, édité par Yves Clarisse)