LYON (Reuters) - La piste criminelle est "sérieusement envisagée" dans l'enquête sur l’incendie qui a fait deux morts et 17 blessés, dont quatre gravement, le 20 janvier à Courchevel (Savoie), a déclaré vendredi la procureure d’Albertville, Anne Gaches.
"Il n’y a pas pour l’instant d’éléments tangibles permettant d’identifier le ou les auteurs", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse, précisant qu'une information judiciaire pour "destruction par incendie ayant entraîné la mort" serait ouverte dès lundi.
"Cette information judiciaire a pour objectif d’identifier les auteurs et de déterminer si les conditions de sécurité du bâtiment répondaient aux exigences réglementaires."
Depuis le 20 janvier, 90 auditions de victimes et de témoins ont été effectuées par les enquêteurs. Les techniciens de la police scientifique et les experts en incendie accompagnés de chiens de la gendarmerie nationale venus de Paris ont également participé aux investissement sur place.
"A ce stade de l’enquête, il ressort que le feu s’est déclaré au deuxième étage et s’est propagé au troisième étage. Les corps des deux victimes ont été retrouvés au troisième", a expliqué Anne Gaches.
Les auditions des occupants de l’hôtel ont révélé que certains avaient senti des odeurs d’essence juste avant le départ de feu. D’autres témoins ont perçu les même odeurs un mois avant le drame. D’autres encore ont été témoins d’altercations au sein du bâtiment quelques semaines auparavant.
"Mais ces éléments sont sans lien formel avec l’incendie du 20 janvier", a précisé la procureure.
L’identité des deux victimes décédées a pu être établie jeudi soir. Il s’agit d’une femme de 32 ans originaire de Mayotte et d’un homme de 52 ans origine de Roubaix, tous deux employés dans des hôtels et tous décédés par asphyxie.
Parmi les 17 blessés, on trouve des ressortissants d’Uruguay, Colombie, Pologne, Italie et Belgique.
(Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)