TOKYO (Reuters) - La coalition conservatrice du Premier ministre Shinzo Abe a remporté une large victoire aux élections législatives anticipées de dimanche au Japon, gage de maintien de sa politique de relance économique, mais la faiblesse du taux de participation témoigne d'une certaine désillusion des électeurs.
Le Parti libéral démocrate (PLD) de Shinzo Abe et son partenaire de coalition, le Komeito, ont obtenu 326 sièges à la Chambre de représentants, soit plus des 317 sièges requis dans cette assemblée de 475 députés pour maintenir une "super-majorité" des deux tiers.
La coalition possédait déjà ce nombre de sièges dans la précédente assemblée, mais le PLD a légèrement reculé avec 291 sièges, le Komeito montant à 35 sièges. Le PLD avait 295 sièges et le Komeito 31 dans la Chambre des représentants sortante. Cinq sièges ont été supprimés dans le cadre d'une réforme électorale.
La politique économique du Premier ministre, les "Abenomics" comme on la surnomme, vise à mettre fin à la déflation dans l'archipel et à relancer la croissance.
De nombreux électeurs, sceptiques sur les "Abenomics" et sur la capacité de l'opposition à faire mieux, sont restés chez eux dimanche.
Le taux de participation a été estimé à 53,3%, un point bas inédit, et bien inférieur au taux de 2012 (59,3%), qui avait ramené au pouvoir Shinzo Abe.
"Je crois que les électeurs ont approuvé notre politique des 'Abenomics' menée depuis deux ans mais cela ne veut pas dire que nous pouvons nous laisser aller", a réagi le Premier ministre à l'annonce des estimations.
Le Parti démocrate (PDJ), la principale formation d'opposition, a obtenu 73 sièges, en légère progression (62 auparavant). Les électeurs se souviennent de son passage au pouvoir en 2009-2012, quand les Premiers ministres s'étaient succédé - trois en trois ans - sur fond de luttes intestines.
Le chef du PDJ, Banri Kaieda, critiqué jusque dans son propre camp pour son manque de charisme, a perdu son siège.
Le Parti communiste, qui avait huit élus, a obtenu 21 sièges, ayant séduit des déçus du PDJ.
(Linda Sieg et Elaine Lies; Danielle Rouquié pour le service français)