ISTANBUL (Reuters) - Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, a été démembré afin que son corps puisse être dissous plus facilement, rapporte vendredi le journal turc Hurriyet, qui cite un conseiller du président Recep Tayyip Erdogan.
Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux Etats-Unis, écrivait régulièrement pour le Washington Post des tribunes très critiques envers le prince héritier Mohamed ben Salmane, qui dirige de fait le royaume.
La semaine dernière, le procureur saoudien a déclaré, sur la base d'informations émanant des autorités turques, que le meurtre avait été prémédité, marquant une nouvelle évolution dans les versions changeantes de Ryad sur l'affaire.
Le président Erdogan dit quant à lui que l'ordre d'assassiner Khashoggi émanait "du plus haut niveau" de l'appareil gouvernemental saoudien. "Je ne pense pas une seconde que le roi Salmane, gardien des lieux saints, ait ordonné de s'en prendre à Khashoggi", écrit-il cependant dans une tribune que publie vendredi le Washington Post.
Parmi les 18 suspects arrêtés en Arabie saoudite figurent les 15 membres de l'équipe de sécurité qui, selon la Turquie, a atterri quelques heures avant le meurtre et l'a perpétré.
Les autorités turques réclament à leurs homologues saoudiennes qu'elles leur indiquent où se trouvent les restes de Jamal Khashoggi mais, selon le conseiller d'Erdogan, le corps a été dissous.
"Selon les dernières informations dont nous disposons, le corps a été démembré afin d'être plus facilement dissous", a-t-il déclaré à Hurriyet.
(Ezgi Erkoyun et Sarah Dadouch, Guy Kerivel, Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français) 2018-11-02T115053Z_2_LYNXNPEEA10SQ_RTROPTP_1_SAUDI-POLITICS-DISSIDENT.JPG