par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - Nathalie Loiseau et Pascal Canfin ont été confirmés mardi à la tête de la liste La République en marche-Mouvement démocrate pour les élections européennes, baptisée "Renaissance" et porteuse de toutes les sensibilités de la "Macronie".
La ministre des Affaires européennes va donc quitter le gouvernement - sa démission prendra effet mercredi, a-t-elle annoncé - pour mener campagne aux côtés de la trentaine de personnalités éligibles dont les noms ont été dévoilés lors d'une conférence de presse à Paris.
"On n'a jamais eu autant besoin d'Europe", a-t-elle affirmé dans sa première déclaration de candidate, où elle mis en garde contre l'abstention et la montée des populismes comme avant elle sur scène le président du MoDem, François Bayrou.
"Jamais il n'y a eu autant de pression pour faire exploser, diviser et au fond faire disparaître l'Union européenne que nous avons voulue", a résumé le leader centriste, dont le camp est représenté dans la liste dès la troisième place.
"POLYPHONIQUE"
A l'heure du "Brexit" et alors que le Rassemblement national est au coude-à-coude avec la liste LaRem-MoDem dans les derniers sondages, "aucun de ceux qui sont là ne le sont avec légèreté", a-t-il ajouté devant les prétendants et prétendantes - la liste est paritaire - réunis dans son dos.
La liste "polyphonique", selon l'expression d'un candidat, comporte les profils les plus variés et fait bonne place à la société civile.
Poussé par l'ex-eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, qui fut largement associé aux réflexions, l'écologiste Pascal Canfin, ancien ministre de François Hollande, apporte une caution "verte" à ce casting, où figure aussi l'ex-dirigeant d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Pascal Durand, au 18e rang.
Après avoir refusé d'entrer au gouvernement l'été dernier au lendemain du départ fracassant de Nicolas Hulot, Pascal Canfin a déclaré dans un entretien au Monde avoir reçu d'Emmanuel Macron les "assurances nécessaires" pour répondre aux aspirations des Français en matière de défense de l'environnement.
LaRem est donc en concurrence frontale avec la liste EELV de Yannick Jadot, qui continue son cavalier seul, rétif à un rapprochement avec d'autres formations de gauche critiques, comme lui, envers la politique d'Emmanuel Macron.
Choisie par le MoDem, Marie-Pierre Vedrenne, directrice de la Maison de l'Europe à Rennes, est à la troisième place, devant Jérémy Decerle, éleveur en Saône-et-Loire et président sortant des Jeunes Agriculteurs où son choix crée des remous.
L'ouverture franchit les frontières avec la présence de l'ancien secrétaire d'Etat italien aux Affaires européennes Sandro Gozi, 51 ans. "Je crois que nous n'aurons jamais une véritable Europe démocratique sans des mouvements transnationuax", a-t-il dit face aux journalistes parisiens.
Inscrit en 22e position, il est à la limite des places éligibles tout comme le médecin grec Chrysoula Zacharopoulou, co-fondatrice d'une association sur l'endométriose.
La société civile est présente dès le haut de la liste avec deux candidats soutenus par le MoDem, l'ancien éditorialiste Bernard Guetta (8e) et la navigatrice Catherine Chabaud (5e), première femme à avoir terminé un tour du monde à la voile en solitaire dans le cadre du Vendée Globe, en 1996-1997.
INCONNUS
Stéphane Séjourné, ex-conseiller d'Emmanuel Macron ayant quitté l'Elysée pour s'occuper de la campagne des européennes, prend la sixième position de la liste où l'on trouve aussi, à la 12e place, un collaborateur du Premier ministre Edouard Philippe et ancien directeur de campagne d'Alain Juppé, Gilles Boyer.
Côté droite modérée, l'ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller, aujourd'hui sénatrice du groupe Agir, figure parmi les dix premiers noms. Elle a dit à Reuters voir chez ses colistiers "de belles énergies, des forces vives, des personnes engagées sur leur thématique, un équilibre entre une diversité de parcours et d'engagement mais des convictions partagées."
Des personnalités inconnues du grand public sont en position éligible, telle une viticultrice et conseillère départementale (divers gauche) de l'Hérault Irène Tolleret, un conseiller municipal (LaRem) de Brest, Pierre Karleskind, ou encore une élue (LaRem) de Mayenne, Valérie Hayer.
Un éclectisme raillé par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. "Les marcheurs, s'ils marchent, c’est dans le sens du vent !", a-t-il ironisé sur Twitter (NYSE:TWTR).
(Edité par Yves Clarisse)