PARIS (Reuters) - Le Front national a réclamé vendredi au ministère de la Justice l'ouverture d'une enquête à la suite d'un article de Libération selon lequel le projet d'attentat déjoué à Marseille en avril dernier visait un meeting de Marine Le Pen, élément dont le parti affirme ne pas avoir été informé.
La sécurité des principaux candidats à l'élection présidentielle avait été renforcée après l'arrestation à Marseille le 18 avril de deux hommes soupçonnés de préparer des attentats "imminents" à quelques jours du premier tour.
Les entourages de François Fillon, considéré alors comme une cible potentielle, d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen avaient alors déclaré que les photos des deux "djihadistes" présumés leur avaient été communiquées par les autorités par mesure de sécurité.
Aujourd'hui, le FN affirme ne pas avoir été informé de la menace spécifique pesant sur sa présidente.
"Près de deux mois après les faits, c'est par des fuites dans le journal Libération que nous apprenons que l'attentat déjoué de Marseille visait notamment le meeting marseillais de Marine Le Pen du 19 avril 2017", déclare vendredi le parti dans un communiqué.
"Il est surprenant, exceptionnel et parfaitement inadmissible, que jamais Marine Le Pen ni son équipe de campagne n'aient été informées par les autorités de cette menace très grave. Elle leur serait aujourd'hui toujours inconnue si des fuites de presse n'avaient pas eu lieu", ajoute-t-il.
"Le ministre de la Justice doit évidemment ouvrir une enquête afin de découvrir les raisons de cette grave dissimulation", conclut le FN.
Selon l'édition de vendredi de Libération, les deux suspects, qui s'étaient connus en prison à Lille en 2015, visaient plusieurs cibles, dont la candidate du Front national.
"Les enquêteurs ont acquis aujourd'hui la conviction que Fillon n'était pas directement visé. En revanche, le meeting de la candidate du Front national qui se tenait le mercredi 19 avril à Marseille (...) figurait, lui, parmi les cibles", selon le quotidien, qui précise avoir eu accès à "de nouveaux éléments" de l'enquête.
Les deux hommes auraient également effectué des recherches sur des bars marseillais et "il semble qu'une attaque contre des bureaux de vote marseillais le premier tour de la présidentielle ait été envisagée", ajoute Libération.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)