STRASBOURG (Reuters) - Fabien Engelmann, maire Front national de Hayange (Moselle), a été déclaré inéligible pour un an par le tribunal administratif de Strasbourg en raison d'irrégularités sur son compte de campagne mais fera appel, ce qui suspend la décision.
La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait rejeté le 24 octobre les comptes de cet ancien militant trotskiste et cégétiste, entraînant automatiquement son passage devant le tribunal.
"Le tribunal a estimé que M. Engelmann devait être regardé comme ayant commis un manquement d'une particulière gravité aux règles relatives au financement des campagnes électorales", dit la juridiction dans un communiqué.
Fabien Engelmann a annoncé vendredi qu'il allait faire appel de la décision devant le Conseil d'Etat, ce qui repousse la date de sa démission d'office du conseil municipal.
"C'est une décision féroce", a-t-il dit sur la radio locale LorFM. "Une décision que j'estime injuste, une décision politique. Bien évidemment je vais faire appel. L'appel est suspensif. Je reste maire d'Hayange. Je vais utiliser tous les moyens pour défendre mon honnêteté."
Si la décision était confirmée, un nouveau maire serait nommé parmi les membres du conseil municipal.
Le maire de Hayange s'était vu reprocher d'avoir dépensé pour sa campagne 1.939 euros, soit 15% du plafond des dépenses autorisées, sans passer par son mandataire financier.
Si un peu plus de 300 euros concernaient des frais de bouche, près de 1.600 euros avaient été utilisés pour l'impression de deux tracts, somme payée par une colistière qui s'est plainte de n'avoir pas été remboursée.
Fabien Engelmann s'est défendu en invoquant sa bonne foi et le fait que les sommes litigieuses avaient été inscrites, a posteriori, sur les comptes de campagne.
Agé de 35 ans, ce membre du comité central du FN a ravi en mars au Parti socialiste la petite commune sidérurgique, dont les hauts-fourneaux, désormais éteints, ont fait l'objet du récent combat des syndicats ArcelorMittal de Florange.
Il fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Thionville après une plainte pour abus de confiance, abus de bien social et harcèlement déposée par son ex-première adjointe, Marie Da Silva.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)