BRUXELLES (Reuters) - Le groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne au Parlement de Strasbourg a prévenu jeudi qu'il n'approuverait pas d'accord de Brexit sans une clause de sauvegarde ("backstop") visant à empêcher le rétablissement d'une frontière physique en Irlande.
Le communiqué publié à l'issue d'une réunion du groupe présidé par l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt se veut une réponse aux espoirs nourris par certains Britanniques de voir la Première ministre Theresa May négocier une limitation dans le temps du "backstop".
Le "Brexit Steering Group" "répète que l'accord de retrait est juste et qu'il ne peut pas être renégocié. Cela s'applique en particulier au backstop... Sans cette assurance 'tous temps', le Parlement européen ne donnera pas son approbation à l'accord de retrait", lit-on dans le communiqué.
Le Parlement de Strasbourg devra approuver tout accord de retrait conclu entre Bruxelles et Londres.
Le négociateur en chef de l'Union européenne sur le Brexit, Michel Barnier, a lui aussi affirmé jeudi que le "backstop" ne pouvait pas être limité dans le temps, en expliquant que cela contreviendrait à son objectif.
Pour le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, qui s'exprimait jeudi en marge du Forum économique mondial de Davos, Londres aura bien du mal à négocier des accords commerciaux bilatéraux si la question de la frontière irlandaise n'est pas réglée.
"En cas de no-deal, le Royaume-Uni n'aura aucun accord commercial avec qui que ce soit et je pense que ce sera très difficile pour lui d'en conclure tant que la question de la frontière irlandaise n'aura pas été résolue", a estimé Leo Varadkar, dont les propos ont été rapportés sur Twitter (NYSE:TWTR) par Tony Connelly, journaliste de la radiotélévision irlandaise.
"Comme il y a déjà une solution sur la table, qu'on la ratifie !", a ajouté le Premier ministre irlandais.
(Francesco Guarascio et Padraic Halpin à Dublin; Tangi Salaün et Guy Kerivel pour le service français)