PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron et le numéro un du Parti socialiste ont promis vendredi une "amélioration" du projet de loi pour la croissance et l'activité, objet de vives critiques à gauche, lors des débats parlementaires.
Le texte du ministre de l'Economie sera examiné à partir du 22 janvier l'Assemblée nationale et en mars au Sénat.
Il vise à augmenter le potentiel de l'économie française en réformant de nombreux sujets, dont celui, très controversé à gauche et chez les syndicats, d'extension de l'ouverture des commerces le dimanche.
Parmi les autres domaines traités figurent le transport par autocars, une réforme des professions du droit qui suscite une forte opposition chez les intéressés, la justice prud'homale ou l'épargne salariale.
"Le débat parlementaire permettra d'améliorer le texte et de prendre en compte (des) craintes totalement légitimes", a déclaré Emmanuel Macron vendredi à des journalistes, en marge de l'université d'hiver du barreau de Paris.
Le ministre de l'Economie était venu y défendre son texte, deux jours après une manifestation de dizaines de milliers de notaires, huissiers, avocats et autres professions du droit à Paris.
"Je veux que l'esprit d'entreprise, que l'esprit de conquête anime les professions du droit", a-t-il lancé devant un parterre d'avocats. "Le risque aujourd'hui (...) c'est que les intérêts acquis, les corporatismes nous dévorent, nous paralysent, nous anesthésient."
Une autre journée d'action des professions du droit est prévue le 22 janvier, date du début de l'examen du texte à l'Assemblée.
CAMBADÉLIS VEUT QU'AUBRY SOIT ENTENDUE
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a également souligné l'importance des débats parlementaires à venir.
"Le processus est ouvert. Le Premier ministre et le ministre de l'Economie ont dit que cette loi pouvait être améliorée, et nous comptons bien l'améliorer", a-t-il dit sur Radio Classique et LCI.
"Cette loi a des éléments extrêmement positifs" mais "elle doit protéger", a-t-il poursuivi.
Les frondeurs du Parti socialiste ont été rejoints dans leurs critiques mercredi par la maire de Lille Martine Aubry qui s'est engagée à "combattre" la "régression" que constitue à ses yeux la possibilité donnée aux maires d'autoriser l'ouverture des commerces douze dimanches par an, au lieu de cinq.
"Je souhaite que les préoccupations de Martine Aubry soient entendues, prises en compte. (...) Elle estime à juste raison que si on est dans l'économie de marché, on ne peut pas être dans la société de marché. Et de ce point de vue, elle n'a pas tort", a souligné Jean-Christophe Cambadélis.
"Moi je suis pour l'équilibre dans la société française, et ce n'est pas en abaissant les droits au niveau des Chinois que nous serons compétitifs", a-t-il ajouté.
(Sophie Louet et Chine Labbé, édité par Jean-Baptiste Vey)