PARIS (Reuters) - Le train des réformes va poursuivre son chemin "au même rythme" au cours des prochains mois, a déclaré mardi le porte-parole du gouvernement, six mois jour pour jour après la victoire d'Emmanuel Macron, dont la cote de popularité reste en berne.
Depuis son élection, le chef de l'Etat a fait adopter par ordonnances sa réforme du Code du Travail, un projet de loi de Finances actant le remplacement de l'impôt sur la fortune (ISF) par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la hausse de la CSG, et une loi sur la moralisation de la vie publique.
Le gouvernement a également présenté sa réforme de l'accès à l'enseignement supérieur, censée mettre un terme au système de tirage au sort, et levé l'état d'urgence en adoptant une loi antiterroriste décriée par les défenseurs des libertés.
"Les engagements qui avaient été pris (pendant la campagne-NDRL) ont été tenus", a dit Christophe Castaner lors du compte rendu du conseil des ministres. "Le rythme va continuer, cette action ne fait que commencer".
"Nous allons poursuivre au même rythme dans les semaines et les mois qui viennent avec un calendrier balisé pour la feuille de route des différents ministres", a-t-il ajouté, à dix jours d'un possible remaniement gouvernemental provoqué par sa nomination attendue à la tête de LREM.
Le porte-parole du gouvernement a notamment cité les réformes à venir de l'apprentissage, de la formation professionnelle, de l'assurance chômage, le lancement de la réforme du bac, la refonte de la politique du logement, du droit d'asile, de la Justice, ainsi que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, décrétée "grande cause" du quinquennat.
OPINION DANS L'ATTENTE
Une politique qui, pour l'instant, peine à convaincre l'opinion publique. Selon un sondage Elabe publié lundi par BFM TV, un Français sur deux estime qu'il est encore trop tôt pour se prononcer sur l’action d’Emmanuel Macron. Trente-sept pour cent expriment toutefois de la déception et seuls 12% jugent son action satisfaisante.
Dans un autre sondage Harris Interactive pour France 2 publié ce week-end, 59% des personnes interrogées se déclarent "mécontentes" de l'action du chef de l'Etat.
"Chaque Français peut constater ce que nous faisons était inscrit dans le contrat passé entre Emmanuel Macron et les Français signé le 7 mai au soir", a souligné Christophe Castaner. "Les engagements, on peut se mobiliser contre, on peut dans l'hémicycle les contester, c'est parfaitement légitime, c'est le principe de la démocratie".
Jusqu'à présent, le chef de l'Etat a bénéficié d'une opposition politique en pleine recomposition, qui n'est pas parvenue à mobiliser comme elle le souhaitait contre les réformes du début du quinquennat.
A la surprise générale, le chef de file de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, fervent détracteur de la politique menée par le couple exécutif, a estimé fin octobre qu'Emmanuel Macron avait "le point pour l'instant".
LFI, qui est parvenue par ses coups d'éclats à l'Assemblée à éclipser le Front national, n'entend toutefois pas baisser les armes et devrait participer à la manifestation du 16 novembre contre la politique sociale du gouvernement.
A droite, le parti Les Républicains continue lui de se déchirer, entre l'aile plus modérée et l'aile dure représentée par Laurent Wauquiez. Favori pour prendre la tête du parti en décembre, ce dernier a tenté ces dernières semaines de prendre le titre d'opposant numéro un à Jean-Luc Mélenchon, en attaquant frontalement Emmanuel Macron. Le gouvernement a répliqué en l'accusant de reprendre les idées du FN.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)