PARIS (Reuters) - La France, comme tous les pays concernés, doit accueillir les femmes et enfants de djihadistes partis combattre en zone irako-syrienne et la communauté internationale doit traiter solidairement du sort de ces combattants, a déclaré le secrétaire général des Nations unies dans un entretien diffusé mardi sur RTL (DE:RRTL).
La Turquie a entamé lundi son programme de renvoi des combattants étrangers du groupe Etat islamique (EI) détenus sur son sol avec l'expulsion d'un Américain et d'un Allemand, onze Français devant suivre dans les prochains jours.
"Il y a des combattants qui sont venus de partout dans le monde. Il y a une réalité collective face à ces combattants. On ne peut pas simplement demander à l'Irak ou à la Syrie de résoudre ce problème pour tout le monde. Il faut qu'il y ait une véritable solidarité internationale", a estimé Antonio Guterres sur RTL.
"J'ai fait le plaidoyer auprès de tous les Etats de recevoir au moins les femmes et les enfants de ces djihadistes et d'organiser les mécanismes d'intégration dans leurs sociétés respectives. Face aux criminels eux-mêmes, je crois qu'il faut avoir des règles de coopération internationale", a-t-il poursuivi, en français.
"Si tout le monde commence à jeter ces gens-là les uns contre les autres, on aura inévitablement des terroristes qui vont se mettre en liberté et faire n'importe quoi d'une façon dangereuse pour tout le monde, sans aucun contrôle", a dit Antonio Guterres, dont l'entretien a été réalisé lundi en marge du Forum de la paix à Paris.
La procédure de rapatriement des djihadistes français détenus en Turquie s'effectue dans le cadre d'un protocole de 2014, le "protocole Cazeneuve", qui encadre les retours.
S'agissant des combattants djihadistes, la France estime que leur sort relève des juridictions des Etats qui les retiennent prisonniers, singulièrement l'Irak. En vertu de la doctrine française, le rapatriement des orphelins ou des familles avec enfants se fait au cas par cas.
(Sophie Louet, édité par Bertrand Boucey)