PARIS (Reuters) - Les sénateurs français ont adopté jeudi par 153 voix contre 146 une résolution non contraignante des groupes PS, Front de gauche et écologiste qui vise à reconnaître l'Etat palestinien, dix jours après une initiative similaire de l'Assemblée nationale.
Cette résolution "exprime le souhait que la France reconnaisse l'Etat palestinien souverain et démocratique sur la base des lignes de 1967 avec Jérusalem comme capitale des deux Etats".
Son adoption, avec un score beaucoup plus serré qu'à l'Assemblée, où elle avait été votée par 339 voix contre 151, a eu lieu au lendemain de la mort d'un ministre palestinien à la suite de heurts avec des soldats israéliens en Cisjordanie.
La droite, qui dispose de nouveau d'une large majorité au Sénat depuis les élections de fin septembre, a majoritairement voté contre ce texte déposé par les trois groupes de gauche, qui se sont bien mobilisés pour le faire adopter.
"C'est un signal qui sera mal interprété" a dit l'UMP Roger Karoutchi, reprenant ainsi l'argumentation d'Israël lorsque l'Assemblée avait voté le même texte.
Pour le sénateur socialiste Gilbert Roger, en revanche, "cette reconnaissance est la condition sine qua non à l'ouverture de véritables négociations entre Israël et la Palestine afin d'aboutir à une paix durable".
Harlem Désir, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, a apporté son soutien à la résolution et a rappelé la position de la France dans le conflit israélo-palestinien.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déclaré le 28 novembre devant les députés que la France reconnaîtrait "sans délai" l'Etat de Palestine si une ultime tentative de résolution négociée sous l'égide de la communauté internationale échouait, évoquant un délai de deux ans.
Les initiatives françaises font suite aux votes par les parlements espagnol et britannique de la reconnaissance de l'Etat palestinien, qui a été reconnu par la Suède.
(Emile Picy, édité par Yves Clarisse)