CHATEAULIN (Reuters) - Les dirigeants des abattoirs de poulets Doux, basés à Chateaulin (Finistère), ont annoncé vendredi en présence du ministre de l'économie Emmanuel Macron la création de près de 200 emplois dans le groupe, qui en compte actuellement 2.200.
Après avoir visité les chaînes d'abattage et rencontré les représentants du personnel, Emmanuel Macron a salué la "nouvelle dynamique qui s'amorce" pour l'entreprise.
"Maintenant c'est d'investissements supplémentaires dont vous avez besoin et l'Etat sera de manière directe à vos côtés pour cela", a t-il assuré.
Après une longue période de redressement et la suppression en 2012 de mille emplois dans la production de poulets frais, Doux, troisième exportateur de poulets congelés au monde, a renoué avec les profits au cours du dernier trimestre 2014 et doit faire face à une forte demande des pays du Moyen-Orient, ses principaux clients.
"Annoncer la création de près de 200 emplois est un évènement majeur", a déclaré Arnaud Marion, président du directoire du groupe. "Nous démontrons que l'entreprise est rentable et compétitive sans aides européennes et nous investissons sur l'avenir."
Après la fin des subventions européennes à l'exportation de poulets, qui avait mis le groupe Doux, déjà très endetté, en grande difficulté, une parité euro-dollar plus favorable et la baisse du coût des céréales ces derniers mois ont contribué aux bons résultats du volailler qui réalise un chiffre d'affaires de 450 millions d'euros par an.
Après s'être recentré sur l'export et le poulet congelé, sa principale activité, le groupe Doux a également bénéficié pour son redressement de l'apport d'un nouvel actionnaire, D&P Participations, de la famille Calmels, qui détient 75% des parts, le saoudien Almunajem étant entré à son tour récemment dans le capital à hauteur de 25%.
Outre l'exportation de poulets congelés à destination du Moyen-Orient, le groupe Doux, qui table sur 4 à 5% de croissance en 2015, fabrique aussi des produits élaborés pour le marché européen, principalement sous la marque Père Dodu.
Après Chateaulin, le ministre s'est rendu à Lampaul-Guimiliau pour rencontrer les anciens salariés de la société Gad et présenter des excuses, comme il l'avait promis, après ses propos en novembre dernier sur "l'illettrisme" supposé des employées de ces abattoirs.
"J'ai rencontré des gens fiers, de belles personnes, c'était très émouvant", a seulement déclaré le ministre après une visite d'environ une heure qui se voulait privée, autour d'une galette des rois dans la salle communale.
"Les gens ont compris qu'il venait sincèrement, il a d'ailleurs été applaudi. Cela va permettre d'effacer cette maladresse et aux ex-Gad, qui sont des gens valeureux qui ont perdu leur emploi, de passer à autre chose", a déclaré de son côté Olivier Le Bars, ex-délégué FO de Gad.
(Pierre-Henri Allain, édité par Gérard Bon)