DAKAR (Reuters) - La branche ouest-africaine du groupe Etat islamique, l'Etat islamique-Province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP), affirme jeudi avoir provoqué l'accident qui a coûté la vie il y a trois jours à 13 soldats de l'opération Barkhane au Mali.
Cette revendication, rapportée par SITE Intel (NASDAQ:INTC) Group - un organisme américain qui suit l'activité de l'extrémisme islamiste - n'est étayée d'aucun élément de preuve.
Le groupe ISWAP déclare que les deux hélicoptères impliqués dans la collision mortelle se sont percutés alors que l'un d'eux était pris sous le feu de ses combattants. Les 13 soldats à bord des deux appareils n'ont pas survécu.
La France a annoncé mardi la mort de 13 de ses soldats dans une collision "vraisemblablement accidentelle" entre un hélicoptère de combat Tigre et un hélicoptère de transport Cougar, qui étaient en appui, par nuit noire et à basse altitude, de commandos au sol traquant des combattants djihadistes armés.
Une enquête interne a été ouverte au sein de l'armée française, ainsi qu'une enquête du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) après que les deux boîtes noires des appareils ont été retrouvées.
Le général François Lecointre, chef d'état-major des armées françaises, a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Paris que les forces françaises avaient établi "le contact" après trois jours de traque dans la région du Liptako Gourma avec des hommes armés soupçonnés d'appartenir au groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), la branche sahélienne de Daech.
Sollicité par Reuters, l'état-major des armées françaises s'est refusé jeudi à tout commentaire à la suite de la revendication de l'EI. Il faisait état mardi d'une "très forte présomption" d'accident.
A la suite de cette "tragédie", Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il avait décidé de réexaminer les modalités d'intervention de la France au Sahel, et que toutes les "options stratégiques" étaient ouvertes.
(Aaron Ross, version française Sophie Louet avec Tangi Salaün à Paris, édité par Jean-Michel Bélot)