par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a rendu hommage lundi aux créateurs de mode lors d'un dîner-buffet décontracté et convivial au palais de l'Elysée visant à célébrer le rayonnement de la France et à renforcer l'attractivité d'un secteur économique de poids.
A l'occasion des défilés parisiens du prêt-à-porter, le chef de l'Etat et son épouse ont tenu à valoriser la place de Paris, ses entreprises créatives et ses savoir-faire.
La réception élyséenne fait écho à celle organisée en septembre 2017 avec un aréopage de chefs étoilés pour mettre en valeur la gastronomie française. En début d'année, c'est auprès du gotha des entreprises mondiales, à Versailles, que le président avait vanté l'attractivité de la France.
"C'est la même chose que je veux dire à celles et ceux qui créent: choisissez la France. Je souhaiterais que vous vous y installiez car c'est la vocation de ce pays d'accueillir des femmes et des hommes qui veulent créer", a déclaré Emmanuel Macron, vêtu d'un costume sombre, accompagné de son épouse Brigitte, en veste Louis Vuitton bleue et argent sur un legging de cuir noir.
Une centaine d'invités - parmi lesquels des couturiers ou stylistes établis comme Elie Saab, Isabelle Marant, Olivier Rousteing (Balmain) ou Stella McCartney ou de jeunes créateurs comme Simon Porte Jacquemus ou Morgane Sézalori (Sézane) - étaient réunis dans la salle des fêtes du palais.
Le chef de l'Etat a aussi tenu "à ce que la République honore des talents du monde entier" lors d'une semaine où "le monde entier est à Paris et où l'excellence se donne à voir".
Il a aussi rendu hommage aux "petites mains", aux fournisseurs et entrepreneurs de l'ensemble de l'écosystème de la mode.
Au fil du dîner, servi sur des buffets, les invités ont pu discuter avec le couple présidentiel de façon informelle.
UNE PLACE A PART
Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Louis Vuitton, propriété de LVMH (PA:LVMH), et Karl Lagerfeld, de Chanel, avaient décliné l'invitation pour cause de défilé en préparation pour le lendemain.
Pour le couturier Julien Fournié, cette initiative "est un juste retour des choses". "La mode et le luxe sont un vecteur majeur de notoriété pour la France", a-t-il dit, s'interrogeant toutefois sur l'évolution des aides à la création et celle de la formation aux métiers de la main.
Sur la scène de la mode, Paris, considérée comme la capitale mondiale de la création, occupe une place à part.
La "fashion week" parisienne compte davantage de labels étrangers que celles de New York, Milan ou Londres et plusieurs marques de renom comme Rodarte et Proenza Schouler viennent de renoncer à New York pour défiler à Paris.
"C'est à Paris que s'expose la diversité créatrice de la mode. Les défilés comptent environ 50% de marques étrangères, contre 13% à Milan, 9% à New York et 5% à Londres", note Pascal Morand, président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode.
Avec plus de 300 défilés par an, les semaines de la mode constituent un puissant moteur économique pour la capitale française, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 10,3 milliards d’euros et 1,2 milliard de retombées économiques.
Les industries de la mode et du luxe au sens large (prêt-à-porter, maroquinerie, parfums, accessoires, horlogerie, joaillerie) dégagent quant à elles un chiffre d'affaires de 150 milliards d’euros, supérieur à celui de l'aéronautique et l'automobile réunis, selon l'Institut français de la mode (IFM).
Ce chiffre englobe les revenus directs indirects, comme la valeur ajoutée générée pour les entreprises sous-traitantes comme la publicité, les transports ou la logistique.
Le secteur compte 4.500 entreprises et emploie 580.000 personnes.
(Pascale Denis, avec Sarah White, édité par Danielle Rouquié)