PARIS (Reuters) - L'équilibre du système des retraites est un préalable "indispensable" pour chaque Etat membre de l'Union européenne, a déclaré vendredi le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, à l'heure où cette question fait l'objet d'un bras de fer entre exécutif et syndicats en France.
"C'est la responsabilité des Etats membres et eux seuls de mener les réformes, absolument pas de Bruxelles, c'est donc bien le gouvernement français, et lui seul, qui décide de la manière dont il souhaite procéder et évidemment des modalités", a-t-il dit sur RTL (DE:RRTL).
En revanche, "ce que Bruxelles a dit et la Commission, c'est, pour l'ensemble des Etats membres, que ceux-ci doivent veiller à ce que la réforme des retraites soit engagée dans la mesure où le système doit être équilibré - c'est une évidence (...) - et également qu'il soit équitable" a-t-il poursuivi.
"L'équilibre des retraites est un préalable, c'est absolument indispensable", a ajouté l'ancien ministre de l'Economie de Jacques Chirac. "Or le système français n'était pas à l'équilibre, donc il est important qu'il le devienne. On ne peut pas se permettre d'avoir un système qui ne soit pas à l'équilibre et il faut qu'il soit équitable".
Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le projet gouvernemental de réforme des retraites prévoit la mise en place au 1er janvier 2022 d'un nouveau système universel à points.
En présentant le projet mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé l'instauration d'un "âge pivot" à 64 ans dès 2027 avec un système de bonus-malus afin d'équilibrer financièrement le système, une mesure rejetée par les syndicats, à commencer par la CFDT qui a estimé qu'une ligne rouge avait été franchie.
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)