PARIS (Reuters) - Les régions, qui pourraient perdre leur autorité sur la gestion de l'apprentissage dans la prochaine réforme du gouvernement, ont exhorté le Premier ministre Edouard Philippe à les maintenir au coeur du dispositif pour des raisons d'efficacité.
Le gouvernement, qui a laissé filtrer quelques-unes des orientations de ses réformes sur l'apprentissage et la formation professionnelle, veut laisser l'intégralité de la gestion du financement de l'apprentissage aux entreprises, a révélé le journal Les Echos dans sa publication de jeudi dernier.
Cela signifierait que le financement touché par les régions pour la formation initiale - 51% de la taxe d'apprentissage - serait reversé aux branches professionnelles.
Pour l'instant, les branches ne touchent que 26% de la taxe d'apprentissage à travers les centres de formation d'apprentis (CFA). Les 23% restants sont versés à d'autres organismes comme les universités et les grandes écoles.
Pour les régions, écarter les conseils régionaux de la gestion de l'apprentissage serait une erreur.
"Le fait que les conseils régionaux puissent maîtriser une véritable chaîne cohérente, articulée (...) reliant l'orientation, la formation, l'emploi et le développement économique est essentiel", ont écrit 16 présidents de régions dans une lettre qu'ils ont envoyée vendredi au Premier ministre, Edouard Philippe, et qui a été rendue publique lundi.
"Il faut absolument éviter de mettre en place des dispositifs trop dispersés que la plupart des branches professionnelles ne sauraient (...) pas assumer."
Ils ont rappelé que, comme le gouvernement, les conseils régionaux avaient "à coeur de valoriser et de développer" l'apprentissage.
Selon eux, la "structuration de l'appareil de formation" doit être cohérente avec les "stratégies de développement économique des régions" qu'elles élaborent en fonction des "réalités territoriales et des besoins des jeunes".
Les régions disent également assurer un "rôle de redistribution de la taxe d'apprentissage sans quoi le financement de l'apprentissage se ferait au détriment des premiers niveaux de qualification qui se déploient dans les entreprises artisanales".
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)