PARIS (Reuters) - L'étude de Pôle emploi selon laquelle 14% des chômeurs ne remplissaient pas correctement leurs obligations démontrent qu'il faut davantage d'accompagnement et non de contrôles, ont fait savoir jeudi les organisations syndicales.
Pôle Emploi a récemment réalisé des contrôles auprès de 270.000 de ses bénéficiaires pour vérifier qu'ils étaient en recherche effective d'emploi, selon Les Echos dans leur édition de jeudi.
L'organisme a observé que 86% d'entre eux remplissaient correctement leurs obligations. Les 14% restants ont été suspendus des listes, ajoute le quotidien économique.
"Ce n'est pas un gros chiffre", a déclaré à Reuters Denis Gravouil, secrétaire général CGT-Spectacle et négociateur sur l'assurance chômage. "Ce que cette étude montre, c'est qu'il faut accompagner davantage les chômeurs".
L'étude avance que sur un échantillon de 100 personnes contrôlées, 55 ont démontré qu'elles étaient bien en règle, 20 ont été remobilisées après un accompagnement renforcé et 14 ont vu leurs droits être suspendus pendant quinze jours, précise les Echos.
Sur les 14% radiés, 40% seulement étaient indemnisés par l'Unédic, 23% relevaient du régime de solidarité et 36% ne touchaient rien, ajoute le quotidien.
"Ce ne sont pas des fraudeurs", a dit de son côté à Reuters le secrétaire national de la CFE-CGC, Jean-François Foucard. "Il y a plein de raisons pour lesquelles ils ne sont pas à jour."
Emmanuel Macron a déclaré le 15 octobre qu'il souhaitait renforcer encore ces contrôles en contrepartie de la possibilité offerte aux ex-salariés de percevoir les allocations chômage après une démission.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, abonde dans le même sens, indiquant qu'il fallait aider les chômeurs à la recherche d'une formation mais lutter parallèlement "contre ceux qui profitent du système". nL8N1MT3FZ]
Pour le président de la CFTC, Philippe Louis, il ne faut pas aller dans "un contrôle répressif", mais dans une "situation de régularisation". "Si on accompagne tout au long du processus de recherche, il n'y a pas besoin de contrôles", a-t-il dit à Reuters.
(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)