LE CAIRE (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a annoncé dimanche que les Etats-Unis allaient débloquer une aide de 212 millions de dollars pour contribuer à la reconstruction de la bande de Gaza, à la suite de l'opération israélienne "Bordure protectrice" cet été.
Il a profité d'une conférence internationale des pays donateurs au Caire pour lancer un nouvel appel au dialogue entre Israéliens et Palestiniens, en vue de parvenir à une paix durable.
"Les habitants de Gaza ont désespérément besoin de notre aide, et cela ni demain ni la semaine prochaine, mais tout de suite", a dit John Kerry.
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Khaled al Attiya, a annoncé qu'il allait débloquer un milliard de dollars pour la reconstruction.
L'Allemagne a pour sa part promis de contribuer à hauteur de 50 millions d'euros (63 millions de dollars) à la reconstruction de Gaza. "Nous ne pouvons laisser le peuple de Gaza sombrer dans le désespoir", a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier.
L'ambassadeur du Royaume-Uni au Caire, John Casson, a dit à Reuters que son pays donnerait 32 millions de dollars.
L'opération "Bordure protectrice" a coûté la vie à 2.100 Gazaouis, en majorité des civils. En sept semaines de bombardements, 18.000 bâtiments ont été détruits. Les Palestiniens estiment le coût de la reconstruction à quatre milliards de dollars sur trois ans.
"OEUVRER POUR LA PAIX"
Profitant de cette réunion, John Kerry a demandé à ce que l'ensemble des participants à la conférence s'engagent en faveur de la paix au Proche-Orient, estimant qu'un accord définitif entre Israël, les Palestiniens et l'ensemble des pays arabes de la région pouvait être trouvé.
"Cette conférence ne doit pas déboucher seulement sur une aide financière mais sur un nouvel engagement de toutes les parties à oeuvrer pour une paix qui réponde aux aspirations de tous - les Israéliens, les Palestiniens et toutes les populations de la région. Et je vous assure de la détermination entière du président Obama, de moi-même et des Etats-Unis pour y parvenir", a-t-il dit aux délégués présents.
Ouvrant la conférence, le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, a exhorté Israël à engager de nouveaux efforts de paix fondés sur le plan présenté par l'Arabie saoudite en 2002 et rejeté par l'Etat hébreu.
"Nous devons faire de ce moment le véritable point de départ pour parvenir à une paix qui garantisse la stabilité et la prospérité, et concrétise le rêve de la coexistence; telle est la vision de l'initiative de paix arabe", a-t-il dit.
Ce plan, présenté par Ryad lors du sommet de la Ligue arabe de 2002 à Beyrouth, prévoyait la pleine reconnaissance d'Israël à condition qu'il restitue toutes les terres occupées depuis la guerre des Six-Jours en 1967 et qu'il accepte une "solution juste" pour les réfugiés palestiniens.
(Matt Spetalnick, Stephen Kalin et Lin Noueihed; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)