BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne (CE) proposera mercredi un objectif durci de réduction de 30% d'ici 2030 des émissions de dioxyde de carbone (CO2) par les nouvelles voitures et petits utilitaires, ainsi qu'un système de bonification en vue de promouvoir les véhicules électriques, ont déclaré des sources de l'Union européenne (UE).
L'exécutif européen veut réduire les émissions de gaz à effets de serre du secteur des transports dans le cadre d'un projet plus général de l'UE qui est de réduire d'ici 2030 les émissions d'au moins 40% par rapport à leurs niveaux de 1990.
Il se heurte déjà aux pays dont le secteur automobile est fort, Allemagne en tête, et devra batailler ferme pour que sa proposition soit approuvée par les 28 Etats membres et le Parlement et prenne ainsi force de loi.
L'objectif a été endossé mercredi matin au terme d'une réunion de commissaires européens avant son annonce officielle.
Le projet de loi de la Commission prévoit de mettre les constructeurs à l'amende à hauteur de 95 euros par gramme de CO2 excédant les nouvelles normes et pour tout nouveau véhicule immatriculé au cours d'une année donnée.
Les constructeurs pourront toutefois user de crédits carbone en regard des objectifs fixés si le pourcentage de véhicules très peu ou non polluants dans le parc produit dépasse un seuil fixé par les autorités de régulation.
Le secteur automobile européen s'est démené pour que l'objectif de réduction soit limité à 20% et que sa réalisation soit subordonnée au nombre de véhicules électriques achetés par leurs clients.
L'exécutif européen, prenant acte des doléances des constructeurs, prévoit aussi de consacrer 800 millions d'euros comme contribution au financement d'un réseau de bornes de recharge des véhicules électriques et 200 millions supplémentaires pour soutenir le développement de batteries.
La Commission européenne est soucieuse d'établir un corpus de textes qui stimule le développement de véhicules non polluants, craignant que l'Europe ne se retrouve sur ce chapitre à la traîne de la Chine, du Japon et des Etats-Unis.
"L'industrie automobile européenne doit regagner la confiance du consommateur", a dit Miguel Arias Canete, le commissaire européen au Climat. "Nous voulons que l'industrie automobile européenne se remette dans la course à la place suprême des véhicules propres".
(Alissa de Carbonnel, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfird Exbrayat)