par Marcelo Rochabrun
SAO PAULO (Reuters) - General Motors (NYSE:GM) a averti ses employés au Brésil que ses nouveaux investissements dans le pays dépendraient d'un plan douloureux devant lui permettre d'y renouer avec les bénéfices, selon une note consultée samedi par Reuters.
Après de lourdes pertes ces trois dernières années, les activités locales du premier constructeur automobile américain se trouvent à "un moment critique qui nécessiterait des sacrifices de tous", a déclaré le patron du groupe américain au Brésil et en Argentine, Carlos Zarlenga, dans un message adressé aux usines brésiliennes de GM.
Cette note renvoie à des commentaires de la directrice générale de GM, Mary Barra, lors d'une récente présentation aux investisseurs des difficultés du groupe en Amérique du Sud. "Nous n'allons pas continuer à déployer des capitaux pour perdre de l'argent", a-t-elle déclaré selon Carlos Zarlenga.
Les représentants de GM au Brésil n'ont pas immédiatement commenté cette note, révélée par le journal O Estado de S.Paulo.
Le vice-président du syndicat des métallurgistes de Sao Jose dos Campos, Renato Almeida, a qualifié la déclaration de GM "d'absurde".
"L'entreprise vit une bonne période au Brésil", a-t-il ajouté. "Il n'y a aucune justification pour qu'ils suggèrent d'arrêter des activités."
Au Brésil, GM a dépassé Volkswagen (DE:VOWG_p) et Fiat Chrysler Automobiles (NYSE:FCAU) en termes de ventes dans un contexte de lent redressement économique.
En avril 2018, Carlos Zarlenga avait vanté les mérites d'une nouvelle catégorie de voitures aux prix tirés qui devait arriver chez les concessionnaires brésiliens cette année.
Alors que l'économie brésilienne s'est progressivement rétablie après la récession de 2015-2016, l'Argentine a rechuté l'an dernier et sa monnaie s'est effondrée.
Carlos Zarlenga a précisé que les dirigeants régionaux de GM avaient préparé un "plan de viabilité" pour la direction de Detroit mais qu'ils avaient besoin du soutien des syndicats locaux, des fournisseurs, des concessionnaires et du gouvernement. "Les investissements de GM et notre avenir dépendent de ce plan", a-t-il déclaré.
L'année dernière, le gouvernement brésilien a accordé aux constructeurs automobiles un ensemble d'allégements fiscaux d'une durée de 15 ans. Des subventions ont été prolongées alors que le secteur a du mal à rivaliser avec la production étrangère.
Le ministre de l'Economie Paulo Guedes, qui vient de prendre ses fonctions, a déclaré que le Brésil ne pouvait pas se permettre de continuer à subventionner des industries puissantes. Selon lui, la fin des politiques protectionnistes renforcera la compétitivité de l'économie.
(Benjamin Mallet pour le service français, édité par Danielle Rouquié)