PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a maintenu lundi la pression diplomatique sur les alliés de Bachar al Assad en s'entretenant avec Vladimir Poutine, exhortant le président russe à "prendre des mesures réelles et concrètes pour que le régime syrien qui lui doit sa survie" accepte "sans ambiguïté" la trêve demandée par l'Onu.
"Prenant acte de l’acceptation de la trêve humanitaire par les groupes armés de l’opposition, et de l’insuffisance de la 'pause' humanitaire de cinq heures décidée par la Russie, il a souligné que les convois humanitaires devaient pouvoir être acheminés sans entrave", déclare l'Elysée dans un communiqué.
"Relevant qu’aucune évacuation des blessés et malades n’a été à ce stade autorisée par le régime, et que le cessez-le-feu n’était pas respecté, il a appelé la Russie à prendre toutes ses responsabilités pour démontrer la pleine crédibilité de ses engagements", ajoute ce document.
L'enclave rebelle de la Ghouta orientale, où vivent 400.000 civils, fait l'objet d'intenses bombardements depuis deux semaines par l'armée syrienne et ses alliés qui inscrivent cette offensive dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme".
Adoptée le 24 février après d'intenses tractations avec Moscou, la résolution 2401 devait permettre un arrêt immédiat des combats, l'établissement d'une trêve humanitaire d'au moins 30 jours et la levée immédiate du siège des zones peuplées, notamment dans la Ghouta orientale. Près de dix jours après son adoption, le texte reste toujours lettre morte.
A Paris, on souligne que la priorité est de "mettre la pression au maximum sur tous ceux qui ont une influence directe" à savoir, l'Iran, la Russie et la Turquie, "parrains" du processus de paix dit d'Astana et tous trois engagés militairement sur le sol syrien avec des objectifs divergents.
En l'espace de quelques jours, outre le président russe, Emmanuel Macron s'est ainsi entretenu avec ses homologues iranien et turc, qu'il a pressés "d'agir maintenant".
Le chef de l'Etat "a demandé à ses interlocuteurs de faire pression pour obtenir cinq choses", souligne-t-on à l'Elysée. "L'acceptation" de l'application de la résolution, un "vrai cessez-le-feu", l'ouverture "immédiate" des check-points pour permettre l'accès des convois des Nation unies, l'évacuation médicale et la mise en place d'un mécanisme de surveillance de la résolution contrôlé par l'Onu.
Selon l'Elysée, "les interlocuteurs ont marqué leur ouverture tout en reprenant", pour les alliés russe et iranien du régime, "la théorie de Bachar al Assad selon laquelle ce n'est pas la faute du régime mais celle des terroristes".
(Sophie Louet et Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)