PONT-A-MOUSSON, Meurthe-et-Moselle (Reuters) - Emmanuel Macron a dénoncé lundi la "fausse polémique" entourant les cérémonies de commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale à Paris dont une partie de l'opposition estime qu'elles ont été "vidées de leur essence militaire" pour ne pas déplaire à l'Allemagne.
Une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont Vladimir Poutine, Donald Trump et Angela Merkel, sont attendus dimanche pour la traditionnelle cérémonie du 11 novembre sous l'arc de Triomphe, point d'arrivée de l'"itinérance mémorielle" de sept jours du chef de l'Etat dans le Nord et l'Est.
Ce périple, qualifié d'"inédit" par l'Elysée, a vu le chef de l'Etat rendre hommage lundi aux combattants français tués en août 1914 à Morhange (Moselle), première défaite d'ampleur face aux troupes allemandes.
Un choix critiqué par certains militaires et élus de l'opposition qui dénoncent également la décision d'Emmanuel Macron de ne pas assister à l'hommage militaire qui sera rendu le 11 novembre à huit maréchaux de la Grande Guerre, dont Philippe Pétain, ou encore d'avoir renoncé à organiser un défilé militaire.
La présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen y a vu la semaine dernière un "mépris total" de la part du chef de l'Etat dont elle a dénoncé "le refus de commémorer le centenaire de la Victoire de 1918 et le sacrifice de nos Poilus".
A l'Assemblée nationale, le député Les Républicains (LR) Claude de Ganay s'est dit lui "étonné" des décisions et des choix de l'Elysée et a mis en garde contre une commémoration "vidée de son essence militaire".
Les gens qui critiquent la forme de la commémoration "n’ont pas compris ce qui s’est passé", a réagi Emmanuel Macron dans une interview publiée lundi dans La Voix du Nord, l'Union et le Courrier Picard. "D’abord, il y aura durant toute cette semaine des moments militaires. À Morhange, dès ce lundi, ce sera un moment très militaire (...) Le chef d’État-major des armées sera à mes côtés et nous serons là pour honorer nos armées."
"Nous serons à Verdun également. À Reims, l’armée noire sera à l’honneur. Il y aura aussi une cérémonie pour les maréchaux, où je serai représenté par mon chef d’État-major particulier", a-t-il énuméré.
"Et évidemment, comme chaque 11 novembre, je passerai en revue les troupes. Mais 14-18, c’est la victoire de l’armée française et des armées alliées, c’est la victoire de la Nation combattante, mais c’est aussi la paix. Il faut célébrer les deux", a poursuivi le chef de l'Etat, qui se rendra samedi avec la chancelière allemande Angela Merkel à la clairière de Rethondes, où l'armistice a été signé en 1918.
"Ne voir qu’un aspect serait une erreur. Il faut savoir gagner les deux", a-t-il dit. "Et c’est peut-être ce qu’à un moment nous avons raté. Donc, pas de fausse polémique sur ce sujet. Et aucune ambiguïté."
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)