ABOU DHABI (Reuters) - Emmanuel Macron a tablé jeudi, lors d'une visite aux troupes françaises déployées à Abou Dhabi, sur une victoire militaire totale contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie "dans les prochains mois" mais a averti que le "combat" n'était pas terminé.
L'EI, qui à son apogée début 2015 contrôlait un tiers de l'Irak et de la Syrie, a subi une série de revers ces derniers mois, cédant aux troupes locales appuyées par la coalition internationale les villes syriennes de Rakka et de Daïr az Zour et irakiennes de Tal Afar et Haouidja.
L'organisation conserve toutefois un pouvoir de nuisance et revendique régulièrement des attaques commises sur le sol français, comme celles de Paris et Nice, ou plus récemment l'attaque de Marseille.
"Nous avons gagné à Rakka et les prochaines semaines et les prochains mois, je le crois profondément, nous permettront de gagner complètement sur le plan militaire dans la zone irako-syrienne", dit Emmanuel Macron au deuxième jour de sa visite aux Emirats arabes unis.
"Mais il n’en sera pas terminé pour autant de ce combat", a ajouté le chef de l'Etat. "Au Golfe, en passant par l'Asie du sud-est et la bande sahélo-saharienne, nombreux sont encore les lieux où ce combat restera un combat aussi militaire".
Quelque 1.200 militaires français participent actuellement à l'opération française Chammal qui s'inscrit dans le cadre de la coalition internationale de lutte contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Au fil des défaites de l'EI, la question du retour des combattants étrangers dans leur pays d'origine a surgi, suscitant l'inquiétude des pays concernés, au premier rang desquels la France.
Une vingtaine de familles de femmes françaises parties rejoindre de l'EI à Rakka ont demandé fin octobre à Emmanuel Macron de faciliter leur rapatriement afin qu'elles soient jugées en France, et non en Syrie.
Interrogé sur le rapatriement des femmes et des enfants mercredi soir par France 2 en marge de l'inauguration du Louvre Abou Dhabi, Emmanuel Macron a indiqué que cela "dépendait des pays et des situations".
"Nous avons des échanges permanents avec la justice irakienne et quand des crimes sont identifiés pour des ressortissants français (...) ils doivent être jugés", en Irak, a-t-il dit.
"Pour les femmes et les enfants, ce sera du cas par cas, en fonction des situations", a-t-il ajouté. "Lorsqu'ils reviennent en France, les adultes sont soumis à la justice française, sont incarcérés, seront jugés. Pour ce qui est des enfants, ils font l'objet d'ores et déjà d'une procédure toute particulière et d'un suivi très particulier sur le plan médical et psychiatrique".
(Marine Pennetier avec bureau d'Abou Dhabi, édité par Yves Clarisse)