MARSEILLE (Reuters) - Le conducteur du fourgon qui a percuté mortellement lundi le maire de Signes (Var) a été mis en examen mercredi pour homicide involontaire, a-t-on appris de source judiciaire.
Cet ouvrier du bâtiment âgé de 23 ans, qui a reconnu avoir heurté l'élu en faisant marche arrière, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Toulon avait ouvert mercredi matin une information judiciaire pour homicide involontaire. Le passager du fourgon, un apprenti âgé de 19 ans, a été remis en liberté mardi sans qu'aucune charge ne soit retenue à son encontre.
Jean-Mathieu Michel, âgé de 76 ans, avait surpris les deux hommes en train de décharger "de manière sauvage" des gravats sur le bord d'un chemin privé de la commune. Il a été percuté par le fourgon après avoir demandé à ses occupants d'attendre la police municipale pour être verbalisés, selon l'avocat de sa famille, Jean-Claude Guidicelli.
Il a précisé à Reuters que la famille du défunt ne comprenait pas la qualification d'homicide involontaire et qu'elle réclamait une reconstitution des faits en vue de leur éventuelle requalification en homicide volontaire par le juge d'instruction.
Julien Gautier, l'avocat du conducteur, a pour sa part déclaré sur BFM TV que son client était "anéanti par ce drame et dépassé par les évènements" et qu'il n'avait aucun antécédent judiciaire.
Jean-Mathieu Michel (divers droite) était maire de Signes, une commune de 2.800 habitants, depuis 1983. Son décès a suscité de nombreuses réactions politiques.
Pour les maires des petites villes, ce drame illustre les difficultés auxquelles les élus de proximité sont confrontés.
"Ces derniers ont encore trop souvent le sentiment d'être seuls et laissés en première ligne, sans moyen pour faire respecter le droit et la sécurité", écrit l'Association des petites villes de France (APVF) dans un communiqué.
L'APVF appelle à des "avancées réelles et concrètes" pour faciliter le travail des maires dans le projet de loi Engagement et Proximité qui doit faire l'objet de débats au Parlement à l'automne 2019.
(Jean-François Rosnoblet, avec Caroline Pailliez à Paris, édité par Jean-Baptiste Vey)