HONG KONG (Reuters) - Un millier de manifestants se sont regroupés vendredi dans les terminaux d'arrivée de l'aéroport de Hong Kong, distribuant des tracts antigouvernementaux et brandissant des banderoles rédigées dans une dizaine de langues pour sensibiliser les visiteurs à leur mouvement de contestation.
Au cours d'une conférence de presse, la dirigeante de l'exécutif local, Carrie Lam, a déclaré que l'inquiétude avait gagné les milieux d'affaires et que le ralentissement de l'activité économique avait gagné le territoire "comme un tsunami".
"La violence doit cesser", a-t-elle poursuivi.
Plusieurs entreprises ont fait état ces derniers des effets négatifs de la contestation sur leurs activités.
Face à l'escalade des tensions et la multiplication des heurts entre forces de l'ordre et manifestants, plusieurs pays parmi lesquels les Etats-Unis et l'Australie ont alerté les voyageurs des risques à se rendre à Hong Kong.
"Veuillez nous pardonner pour ce Hong Kong 'inattendu'", peut-on lire dans les tracts en anglais distribués aux voyageurs. "Vous êtes arrivés dans une ville détruite, déchirée, pas la ville que vous vous représentiez. Mais c'est pour ce Hong Kong que nous nous battons."
Les chefs de file du mouvement de contestation veulent alerter les touristes sur la crise politique qui secoue l'ancienne colonie britannique.
Les manifestants ont occupé deux terminaux d'arrivée de l'aéroport de Hong Kong, scandant "La démocratie maintenant !". D'autres chantaient un air de la comédie musicale Les Misérables, "Do You Hear the People Sing?"
En fin d'après-midi, on ne signalait de pas de présence policière dans l'enceinte de l'aéroport.
"Ce sera une manifestation pacifique tant que la police ne se montrera pas", expliquait un peu plus tôt Charlotte Lam, 16 ans, croisée parmi les manifestants plutôt jeunes. "Nous avons fabriqué des autocollants, des banderoles en plus de 16 langues, du japonais à l'espagnol. Nous voulons faire passer notre message. Nous ne sommes pas des émeutiers, mais un groupe de Hong Kong en lutte pour les droits de l'homme et la liberté."
Après le rassemblement à l'aéroport, d'autres manifestations sont attendus ce week-end dans l'ancienne colonie britannique.
Des représentants hongkongais ont déclaré vendredi que le responsable de la police qui avait supervisé la répression des manifestations pro-démocratie de 2014 avait repris du service afin d'aider les autorités à faire face au vaste mouvement de contestation.
Alan Lau Yip-shing, qui a pris sa retraite en novembre dernier, devait rencontrer dans la journée de haut responsables actuels des forces de l'ordre.
(Felix Tam, Lukas Job, Anne Marie Roantree et Donny Kwok; Jean Terzian pour le service français)