ARRAS Pas-de-Calais (Reuters) - Manuel Valls a promis vendredi que l'Etat mettrait tout en oeuvre pour la construction du canal Seine-Nord, un projet issu du Grenelle de l'Environnement dont l'abandon a été un temps envisagé en raison de son coût.
"Le gouvernement, et c'est l'annonce que je suis venu faire, s'engage totalement (...) pour la réalisation du canal", a déclaré à la presse le Premier ministre qui a fait le point sur le dossier à la préfecture d'Arras avec des élus locaux.
Manuel Valls a annoncé que le gouvernement s'était donné pour objectif d'entamer les travaux en 2017 en vue d'une mise en service en 2023.
Le chef du gouvernement a annoncé qu'il avait confié au député socialiste Rémi Pauvros une mission pour superviser la poursuite du projet.
Estimé jusqu'à sept milliards d'euros, le budget et le montage du chantier qui doit relier les bassins de la Seine au nord de l'Europe a été restructuré et ramené de 4,5 à 4,8 milliards d'euros.
Le partenariat public-privé auquel trois groupes de BTP, Vinci, Bouygues et Eiffage, avaient l'intention de postuler a été abandonné au profit d'une nouvelle entité publique, dont Voix navigables de France (VNF) et les collectivités limitrophes seraient actionnaires.
De nombreuses modifications techniques ont été apportées au projet pour en réduire le coût, comme l'utilisation du canal du Nord sur dix kilomètres ou la suppression d'une écluse.
L'Union européenne a aussi accepté de porter de 6% à 40% sa contribution, le reste étant à charge de l'Etat et des collectivités locales avec un financement de la Banque européenne d'investissement (BEI).
S'il reçoit un feu vert définitif, le chantier de ce canal long de 106 kilomètres devrait permettre la création de 12.000 à 14.000 emplois directs et indirects.
L'estimation des retombées potentielles du projet en matière d'emploi va jusqu'à 50.000 créations d'emplois durables dans la logistique, l'industrie et le transport à l'horizon 2050.
Qualifié de "serpent de mer", le canal Seine-Nord se heurte comme d'autres projets d'infrastructure, tels la ligne ferroviaire Lyon-Turin ou la création d'une ligne directe entre Paris et l'aéroport Charles de Gaulle, à des problèmes de financement.
(Julien Ponthus, édité par Sophie Louet)