PSA (PA:PEUP) va présenter lors d'un comité central d'entreprise le 21 novembre un projet de redéploiement d'ici à 2021 de son site de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sur lequel pourrait s'implanter le futur hôpital Grand Paris Nord, selon des documents consultés lundi par l'AFP.
Cette usine, achetée par André Citroën en 1923 et située en plein coeur de la ville, emploie actuellement quelque 320 personnes. Elle fabrique des petites pièces d'emboutissage pour voitures.
L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) ayant informé PSA que le site lui paraissait le plus approprié pour son projet de créer un campus hospitalo-universitaire à Saint-Ouen, le constructeur compte fermer le site d'ici à 2021, selon ces documents.
Contactée, l'AP-HP a indiqué que "l'implantation de l'hôpital Grand Paris Nord sur la parcelle de PSA à Saint-Ouen constitue désormais la seule option qu’elle instruit: les échanges techniques se poursuivent pour étudier de manière approfondie la faisabilité d'une implantation à cet endroit".
Les hôpitaux Bichat (Paris) et Beaujon (Clichy) doivent se rapprocher à l'horizon 2026 pour former un grand campus capable d'accueillir plus de 9.000 étudiants et chercheurs.
La direction de PSA a confirmé à l'AFP la tenue d'un CCE le 21 novembre sur le redéploiement. "Le groupe PSA veillera à ce qu'il n'y ait pas d'impact social en travaillant sur des solutions individuelles pour les salariés concernés en région parisienne, dans le cadre de notre politique d'emploi responsable", a affirmé Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines du constructeur automobile.
L'activité sera également déplacée. "Le site PSA de Caen serait susceptible d'accueillir une partie des moyens", selon les documents consultés par l'AFP.
Franck Don, de la CFTC, demande pour les salariés "des mesures d'accompagnement spécifiques et non des mesures classiques, compte tenu des délais courts". "Pourquoi l'Etat ne participerait-il pas au reclassement des salariés dans les cas les plus difficiles, puisque la fermeture du site est liée à un projet d'intérêt public?", s'interroge-t-il.
Patrick Michel, de FO, souhaite pour sa part que PSA "mette les petits plats dans les grands" pour ces salariés dont "la vie familiale va être bouleversée". Il réclame des conditions de départ anticipé en retraite plus avantageuses et un doublement de la prime de mobilité interne.