par Lefteris et Karagiannopoulos
OSLO (Reuters) - L'attaque d'une mosquée située près d'Oslo par un jeune homme muni d'armes a feu samedi est considérée par la police norvégienne comme un probable acte terroriste.
L'assaillant, un jeune homme blanc qui disposait de plusieurs armes à feu, a exprimé sur internet des opinions d'extrême droite opposées à l'immigration, a dit le chef adjoint de la police, Rune Skjold, devant la presse.
"Nous menons cette enquête comme une tentative de commettre un acte terroriste", a-t-il déclaré.
Le suspect, qui a tiré plusieurs coups de feu à l'intérieur du centre islamique al Nour, situé près de la capitale norvégienne, a été maîtrisé par les personnes qui se trouvaient sur place avant l'arrivée de la police. Le jeune homme a été placé en détention.
"Ces gens ont fait preuve d'un grand courage", a estimé Rune Skjold.
Seules trois personnes se trouvaient dans la mosquée au moment de l'attaque et travaillaient à la préparation de la fête de l'Aïd al Adha dimanche, a déclaré le porte-parole de la mosquée Waheed Ahmed.
Mohammad Rafik, un ancien officier de l'armée de l'air pakistanaise, est parvenu à maîtriser l'assaillant alors que ce dernier se trouvait à l'intérieur du bâtiment avec des armes à feu.
"Tout à coup, j'ai entendu des tirs depuis l'extérieur", a raconté Mohammad Rafik, 65 ans. "Il (l'assaillant) avait commencé à tirer sur les deux autres hommes", a-t-il poursuivi.
L'ancien militaire s'est alors précipité sur l'agresseur, l'a jeté au sol et s'est débattu pour lui prendre ses armes. Touché à un oeil et à une main, Rafik, qui vit en Norvège depuis deux ans et demi, dit qu'il se remet de ses blessures.
"Il m'a enfoncé un doigt dans l'oeil, tout un doigt dans mon oeil", raconte-t-il.
L'assaillant, dont l'identité n'a pas été précisée, aurait également tué un membre de sa famille, une jeune femme qui a été retrouvée morte à son domicile, a précisé la police.
La Première ministre norvégienne Erna Solberg a annoncé que la police avait renforcé les mesures de sécurité dimanche afin de protéger les milliers de fidèles musulmans participant à l'Aïd.
"Nous continuons de combattre cela, c'est un défi. Je pense que d'une certaine manière, c'est un défi mondial", a-t-elle estimé.
(Lefteris Karagiannopoulos et Terje Solsvik, Pierre Sérisier pour le service français)