PARIS (Reuters) - Des opérations antiterroristes ont été menées mardi dans les Alpes-Maritimes, où des interpellations ont été faites à Menton, dans la région parisienne, et en Suisse, afin de déjouer un attentat potentiel, a-t-on appris de sources judiciaires.
Dix personnes âgées de 18 à 65 ans ont été interpellées et placées en garde à vue - neuf en France et une en Suisse - à la suite de ces opérations menées dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juillet, a-t-on ajouté de même source.
Une équipe commune d'enquête avait été mise en place avec les autorités suisses et les forces de police des deux pays ont été impliquées dans chacune des opérations menées des deux côtés de la frontière.
L'information judiciaire visait des faits susceptibles d'être qualifiés "d'association de malfaiteurs terroriste criminelle et provocation directe à la commission d'un acte de terrorisme par un moyen de communication au public en ligne".
Les investigations ont permis d'identifier et d'arrêter un individu en Suisse qui avait une activité "particulièrement soutenue" sur les réseaux sociaux (Telegram)", a dit la source judiciaire française.
Dans un communiqué, le procureur fédéral suisse précise qu'il s'agit d'un homme de 27 ans de nationalité suisse interpellé en raison de soupçons de violation de l'interdiction des activités des groupes Al Qaïda et Etat islamique en Suisse.
L'enquête a mis en évidence que cet individu avait des contacts avec des personnes demeurant en France avec lesquelles il évoquait notamment des projets d'actions violentes aux contours mal définis à ce stade, selon la source judiciaire française.
L'une des personnes arrêtées en France fait partie des individus visés par la procédure suisse et est de nationalité suisse, a dit le procureur fédéral suisse.
Une Colombienne de 23 ans a également été interpellée en Suisse lors des opérations menées dans les cantons de Vaud et de Neufchâtel, a-t-il ajouté.
Les perquisitions et les auditions, qui ne font que commencer, visent à permettre de préciser les contours des projets qu'ils nourrissaient, a-t-on conclu de source judiciaire française.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, s'est refusé à donner des détails sur les opérations.
"Je ne vais pas commenter ici un certain nombre d'opérations. Je veux (...) minimiser, elles font partie de ces opérations que nous menons hélas de manière relativement habituelle, où nous arrêtons un certain nombre d'individus que nous jugeons dangereux", a-t-il déclaré à Berlin lors d'un conseil franco-allemand d'intégration.
(Service France, avec Simon Carraud, Matthias Galante, Sophie Louet et Arthur Connan, édité Yves Clarisse)