PARIS (Reuters) - Plusieurs dizaines de forains ont mené lundi des opérations escargot autour de Paris pour protester contre la suppression, décidée par la mairie, du marché de Noël des Champs-Elysées, dernier épisode en date d'un affrontement entre la maire de la capitale et les propriétaires d'attractions.
Selon la préfecture de police, ces manifestations ont provoqué des ralentissements sur plusieurs axes routiers, notamment le périphérique extérieur, sur l'A13 à l'ouest de la capitale, sur la N118 au Sud-Ouest et sur l'A4, à l'Est.
Ces opérations ont été organisées notamment à l'appel de l'entrepreneur Marcel Campion, surnommé le "roi des forains", dont l'entreprise organisait jusque-là ce marché de Noël.
La mairie de Paris a décidé de ne pas renouveler le contrat d'exploitation de ce marché.
"Cette décision a été prise à l'unanimité par le conseil de Paris en juillet et elle doit s'appliquer, pour des raisons qui tiennent à la qualité médiocre des animations et des produits vendus", dit-on à la mairie de Paris.
"Monsieur Campion n'a donc pas l'autorisation d'installer son marché forain", poursuit la mairie. "Le chantage n'est pas une méthode et les pressions des derniers jours ne sont pas admissibles."
De son côté, le "roi des forains" conteste cette absence de renouvellement et compte bien installer son marché cet hiver.
Les forains ont fait une première tentative d'installation mardi dernier qui s'est soldée par un échec.
"A partir de lundi, il y aura des manifestations tous les jours et Paris sera bloqué", avait prévenu jeudi Marcel Campion devant des forains et des journalistes.
L'AVENIR DE LA GRANDE ROUE EN SUSPENS
Par ailleurs, sa société "a déjà introduit un recours au fond devant le tribunal administratif de Paris", a indiqué samedi le préfet de Paris dans un communiqué.
En fin de semaine dernière, les forains et la préfecture de Paris se sont rencontrés à trois reprises. A l'issue de la dernière réunion, samedi, le préfet Michel Delpuech a fait valoir que "seul un juge pouvait dire le droit et traiter ce litige".
"La décision de la ville de Paris, sauf à ce qu’un juge en décide autrement, a force exécutoire. Les forains et commerçants, qui pensent installer le marché de Noël, doivent s’y conformer", a poursuivi le préfet.
Contacté par Reuters lundi, la préfecture de Paris a indiqué ne pas prévoir pour l'instant de nouvelle réunion avec les forains.
La grogne des forains monte depuis plusieurs mois. En cause, notamment, l'avenir de la grande roue des Tuileries, détenue aussi par Marcel Campion, qui sera installée le 17 novembre comme tous les hivers depuis 23 ans.
Fin septembre, le premier adjoint à la maire de Paris, Bruno Julliard, a mis en doute le maintien de cette attraction place de la Concorde.
"C'est beaucoup sur une place à très forte valeur patrimoniale qui ne m'apparaît pas être l'endroit le plus adapté", avait-il déclaré, précisant qu'elle serait tout de même installée cette année "comme nous nous sommes engagés contractuellement".
Par ailleurs, la maire du XIIe arrondissement doit proposer lundi au conseil de son arrondissement "la réduction de moitié, à l’horizon 2019, de la surface dédiée à l’accueil de la Foire du Trône", principale fête foraine dans la capitale.
(Cyril Camu, avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)