PARIS (Reuters) - La ministre française des Affaires européennes a déclaré mercredi que les ONG de l'Aquarius, qui demandent à la France de leur accorder un pavillon, devaient se tourner vers l'armateur du navire afin de régler cette "situation juridique compliquée".
SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, les deux organisations qui portent secours depuis février 2016 à des migrants en détresse en Méditerranée, ont perdu leur pavillon panaméen et risquent la mise sous séquestre du navire si elles touchent terre.
Elles ont demandé lundi à la France, ou à un autre pays européen, de leur accorder un pavillon.
Interrogée sur RTL à propos de cette requête, Nathalie Loiseau a éludé la question : "Il y a un armateur allemand aujourd'hui, c'est à SOS Méditerranée de discuter avec son armateur allemand."
"Ce que je note quand même, c'est que ces bateaux d'ONG jusqu'à maintenant ont eu des pavillons de Gibraltar, de Panama, c'est-à-dire souvent des pavillons de complaisance", a-t-elle dit.
Ancien navire des gardes-côtes allemands, l'Aquarius est géré par la compagnie maritime allemande Jasmund Shipping.
Le bateau se trouvait mercredi au large des côtes maltaises avec à son bord 58 rescapés qui seront pris en charge par Malte, la France, l'Espagne et le Portugal.
"Il est vraisemblable que les naufragés vont être transbordés sur un navire maltais et pris en charge par Malte", a précisé la ministre française, expliquant qu'"une précaution pour l'Aquarius, c'est de ne pas accoster n'importe où."
"Il est dans une situation juridique compliquée qu'il va essayer de résoudre."
Emmanuel Macron a expliqué mardi son refus d'accueillir l'Aquarius en France par sa volonté de protéger le droit international des provocations politiques et de ne pas renforcer l'extrême droite en ouvrant grand les portes du pays.
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)