PARIS (Reuters) - La France, l'Italie et l'Espagne se prononcent en faveur de la création de listes transnationales "dès les élections européennes de 2019", dans une tribune publiée vendredi sur le site internet du Monde.
Avec la sortie programmée du Royaume-Uni de l'Union européenne, le futur des 73 sièges des eurodéputés britanniques reste en suspens.
"Nous proposons ainsi qu’une partie des sièges vacants soit consacrée à la mise en place d’une circonscription européenne, de manière à prendre en compte la diversité politique et géographique européenne", déclarent dans Le Monde Nathalie Loiseau, ministre déléguée aux Affaires européennes, et ses homologues italien, Sandro Gozi, et espagnol, Jorge Toledo.
Chaque liste serait paritaire et regrouperait des candidats d’au moins sept nationalités différentes, indiquent les ministres qui soulignent que cette réforme ne nécessiterait pas de changer les traités européens.
"Les élections européennes ce sont aujourd’hui 28, bientôt 27 débats étanches et parallèles, menés chacun chez soi", déplorent-ils, espérant créer avec cette mesure "une véritable agora européenne".
"Cessons d’enfermer les citoyens nationaux entre des murs et de leur imposer des œillères. Portons ensemble notre identité européenne sans renier nos identités nationales et développons un véritable espace public européen vivant, uni dans sa diversité", poursuit le texte.
Emmanuel Macron avait notamment développé cette idée parmi plusieurs propositions pour réformer l'UE lors de son discours sur l'Europe de la Sorbonne, fin septembre.
"Nous avons un choix simple: nous répartir les dépouilles, avec élégance et dignité, et décider que l’Europe, à défaut d’avoir un souffle commun, c’est un syndic de copropriété. (...)
Ou vous décidez que ces 73 députés doivent être la réponse européenne au Brexit. Et ce sera une liste transnationale où l’on vote pour les mêmes parlementaires européens partout en Europe. Chiche!", avait-il lancé.
(Cyril Camu, édité par Sophie Louet)