par Julie Rimbert
TOULOUSE (Reuters) - Le poids excessif du camion qui avait emprunté lundi matin le pont suspendu de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne) est à l'origine de l'effondrement qui a fait deux morts, une adolescente et le chauffeur du poids-lourd, a déclaré mardi le procureur de la République de Toulouse.
L’ensemble du camion, composé d’un plateau sur lequel reposait une foreuse, pesait « plus de 50 tonnes » alors que la limite autorisée était de 19 tonnes sur ce pont reliant Mirepoix à Bessières, a indiqué Dominique Alzéari lors d'une conférence de presse.
"A vide, le camion pèse 9,5 tonnes, la remorque 10,9 tonnes et la foreuse à l’arrière 30,8 tonnes, ce qui fait un total de 51,2 tonnes", a précisé le magistrat qui se base sur les certificats d’immatriculation du véhicule et les documents de chargement.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le convoi matin était composé de deux camions, suivi d’une camionnette, qui se rendait sur un chantier d’une journée à Bessières.
Le camion mis en cause dans l’accident et conduit par le gérant de l’entreprise s’est engagé sur le pont. Voyant son patron emprunter cet ouvrage limité à 19 tonnes, l’employé conduisant le second camion a opéré des appels de phares puis a klaxonné.
"Le camion s’est quand même engagé sur le pont, ce qui a provoqué l’effondrement immédiat", a détaillé Dominique Alzéari, précisant que le chauffeur du camion était décrit par ses collègues comme "rigoureux et prévoyant dans ses itinéraires".
Pour le magistrat, c'est ce véhicule qui a provoqué l'effondrement de l'ouvrage, qui a entraîné également dans sa chute une voiture particulière avec à son bord une adolescente de 15 ans - décédée - et sa mère, secourue dans les eaux du Tarn.
"En l’état de ces éléments, le poids excessif du camion semble être la cause immédiate et apparente de cet accident. Ce n’est pas la cause exclusive, c’est pourquoi des investigations restent en cours pour reconstituer l’accident », a-t-il déclaré.
Selon les autopsies réalisées mardi matin, les deux victimes sont décédées de noyade.
Dominique Alzeari a précisé que d'autres causes possibles restaient à l'étude, comme l'usure du pont métallique, construit en 1931 et régulièrement inspecté. Près d’un millier de véhicules légers empruntaient chaque jour ce pont.
Une information judiciaire pour homicide et blessures involontaires a été ouverte. L'accident fait également l'objet d'une enquête du Bureau d’Enquêtes sur les Accidents de Transport Terrestre.
(Edité par Sophie Louet)