MOSCOU (Reuters) - Les deux régions de l'est de l'Ukraine aux mains des séparatistes prorusses pourraient être le théâtre d'un nouveau Srebrenica si Kiev récupère le contrôle total de la frontière avec la Russie, a estimé mardi Vladimir Poutine, évoquant le massacre commis en 1995 dans cette ville de Bosnie.
Le président russe, qui a rencontré la veille son homologue ukrainien Volodimir Zelenski pour la première fois lors d'un sommet au "format Normandie" organisé à Paris, a souhaité que les habitants des "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et de Louhansk bénéficient d'une amnistie.
"La loi d'amnistie n'a toujours pas été adoptée (...) La partie ukrainienne répète: 'Donnez-nous la possibilité de fermer la frontière avec nos propres troupes', mais je peux imaginer ce qui se passerait. Ce serait Srebrenica. C'est aussi simple que cela", a-t-il déclaré.
Lundi, à l'issue de neuf heures de discussions sous l'égide du président français Emmanuel Macron et de la chancelière allemande Angela Merkel, Vladimir Poutine et Volodimir Zelenski ont promis de procéder avant la fin de l'année à un échange de prisonniers.
(Maria Vasilyeva, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Jean-Stéphane Brosse)