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Premier décès dû à Ebola aux USA, les contrôles seront renforcés

Publié le 08/10/2014 23:20
© Reuters CONTRÔLES RENFORCÉS FACE À EBOLA AUX ÉTATS-UNIS

WASHINGTON (Reuters) - Les passagers en provenance des pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie de fièvre Ebola seront soumis à de nouveaux contrôles dans cinq aéroports américains, a annoncé mercredi la Maison blanche après la mort du premier patient dont le cas a été diagnostiqué aux Etats-Unis.

Ces mesures entreront en vigueur ce week-end à l'aéroport John Kennedy de New York et seront par la suite étendues à ceux de Newark Liberty, près de New York dans le New Jersey, de Dulles à Washington, d'O'Hare à Chicago et de Hartsfield-Jackson à Atlanta.

"Ces cinq aéroports sont la destination de 94% des personnes qui arrivent aux Etats-Unis en provenance des trois pays qui sont actuellement affectés par la fièvre Ebola", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la présidence.

La température des voyageurs sera relevée à l'aide d'un thermomètre sans contact et ils devront remplir un questionnaire détaillé élaboré par le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Thomas Eric Duncan, premier cas de fièvre Ebola diagnostiqué aux Etats-Unis, est mort mercredi matin dans un hôpital de Dallas, a annoncé l'établissement.

Le patient avait présenté les premiers symptômes de la maladie après son arrivée aux Etats-Unis en provenance du Liberia, le 20 septembre. Selon un porte-parole de Texas Health Presbyterian Hospital, où il était soigné à l'aide d'un traitement expérimental et à l'isolement, un homme présentant des symptômes suspects et ayant eu des contacts avec lui a été placé en observation.

Quarante-huit autres personnes ayant eu des contacts directs ou indirects avec Thomas Eric Duncan sont eux aussi en observation mais aucune d'elles n'a présenté de symptômes de la fièvre Ebola.

Pour le CDC, il y a peu de risques que l'épidémie qui s'est déclarée en mars en Afrique de l'Ouest gagne les Etats-Unis. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état mercredi de 3.789 morts sur 8.033 cas. Rien n'indique que l'épidémie soit sur le point d'être maîtrisée, a-t-elle ajouté.

RENFORTS BRITANNIQUES EN SIERRA LEONE

Un membre du personnel médical international de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul) a contracté le virus et a été pris en charge, a annoncé l'Onu mercredi.

Il s'agit du deuxième cas au sein de la Minul. Le premier est décédé le 25 septembre. Avec 2.201 morts, le Liberia est le pays le plus touché. La présidente Helen Johnson Sirleaf a fait état mercredi de signes témoignant d'un "recul de la maladie", mais ses services ont annoncé le report des élections sénatoriales prévues le 14 octobre, par mesure de précaution.

Une infirmière espagnole qui a soigné deux prêtres rapatriés d'Afrique et décédés ensuite à Madrid est également atteinte. Il s'agit de la première contamination hors d'Afrique.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a lancé un nouvel appel à la mobilisation et a plaidé contre la fermeture des frontières ou la limitation des liaisons aériennes avec l'Afrique de l'Ouest, malgré les pressions de certains parlementaires.

En Grande-Bretagne, le ministre de la Défense, Michael Fallon, a annoncé l'envoi de renforts militaires en Sierra Leone. Londres enverra ainsi la semaine prochaine 750 militaires chargés de mettre sur pied des centres de soins et de formation. Ils disposeront de trois hélicoptères et un navire-hôpital de 100 lits sera dépêché sur place.

Une quarantaine de soldats britanniques se trouvent déjà en Sierra Leone. Londres avait déjà promis d'y construire au moins cinq centres de soins et d'y envoyer une centaine de professionnels de la santé.

Selon la Banque mondiale, la lutte contre la maladie pourrait coûter 32,6 milliards de dollars (25,8 milliards d'euros) d'ici la fin de l'année 2015 si le virus se propage au-delà de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone.

© Reuters. CONTRÔLES RENFORCÉS FACE À EBOLA AUX ÉTATS-UNIS

"L'énorme fardeau économique pour les pays touchés et le monde de l'actuelle épidémie aurait pu être évité en investissant de façon prudente et continue pour renforcer les systèmes de santé", a déclaré le président de l'institution, Jim Yong Kim, dans un communiqué.

(Susan Heavey et Mohammad Zargham, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)

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