DUBAI (Reuters) - Les nouvelles sanctions américaines contre la Banque centrale iranienne sont une tentative visant à priver la population iranienne d'accès à la nourriture et aux médicaments, a dénoncé samedi Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie de la république islamique.
"C'est un signe du désespoir de l'administration américaine", a commenté Zarif devant des journalistes, après son arrivée à New York où il participe à l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.
"Quand les Américains frappent de façon répétitive les mêmes institution, cela signifie que leur effort pour mettre la nation iranienne à genou dans le cadre de leur 'pression maximale' a échoué", a-t-il ajouté.
"Mais bloquer l'accès de la population iranienne à la nourriture et aux médicaments est une initiative dangereuses et inacceptable", a poursuivi le ministre.
Washington, à la suite des attaques du week-end dernier contre des installations majeures de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, a imposé vendredi une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, frappant de nouveau sa Banque centrale et son fonds souverain, le Fonds de développement national.
Ryad et des responsables américains estiment que l'Iran est derrière ces frappes contre les sites d'Abkaïk et de Khouraïs, qui, dans les premières heures, ont réduit de moitié la production pétrolière saoudienne.
L'Iran dément toute responsabilité dans ces attaques, revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen, proches de Téhéran.
Par ailleurs, des informations relayées sur les réseaux sociaux font état d'une cyberattaque visant un certain nombre de serveurs et de sites internet iraniens, liés pour certains à des entreprises du secteur pétrochimique.
Aucun commentaire officiel n'a été fait pour l'instant, et le site de la NIOC, la principale compagnie pétrolière iranienne, semblait fonctionner normalement samedi matin.
L'ONG NetBlocks, qui surveille la cybersécurité sur internet, a fait état de "perturbations intermittentes" et limitées frappant depuis vendredi soir certains services iraniens en ligne.
Mais elle ne se prononce pas sur l'origine de ces perturbations et observe que ses données peuvent être le signe d'une cyberattaque autant que d'un incident technique.
Zarif a précisé qu'il rencontrerait mercredi les ministres des Affaires étrangères des cinq autres pays toujours signataires de l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine et Russie).
Les Etats-Unis, sous la houlette de Donald Trump, se sont retirés en mai 2018 du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA selon son acronyme en anglais), la dénomination officielle de l'accord de Vienne.
(Bureau de Dubaï avec Jack Stubbs à Londres; Henri-Pierre André pour le service français)