PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé mercredi dans le rouge sur fond de doutes quant à la capacité de Donald Trump à tenir ses promesses de baisse de la fiscalité et de relance budgétaire.
À Paris, l'indice CAC 40 a atténué ses pertes en fin de séance pour finalement céder 7,73 points (-0,15%) à 4.994,70 points, juste sous la barre des 5.000 points. À Francfort, le Dax a perdu 0,48% et à Londres, le FTSE a abandonné 0,73%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a perdu 0,26%, le FTSEurofirst 300 0,34% et le Stoxx 600 0,44%.
Une attaque dans le centre de Londres, sur le pont de Westminster mais aussi dans l'enceinte du parlement britannique, a eu peu d'effet sur les indices. Cette attaque dont les premiers éléments recueillis laissent supposer, d'après la police britannique, qu'elle est de nature terroriste, a fait deux morts, selon la chaîne de télévision britannique Sky.
Sur les marchés européens, la plupart des indices sectoriels ont cédé du terrain, les compartiments les plus défensifs comme les services aux collectivités (+0,25%) et les télécoms (+0,1%) faisant exception.
Les investisseurs s'inquiètent de voir l'administration Trump peiner à faire passer son projet de loi anti-Obamacare, la réforme de l'assurance maladie mise en place par son prédécesseur, le premier grand test législatif de son mandat.
Ils y voient un signe que le président américain pourrait avoir plus de difficultés que prévu pour mettre en place les réductions promises d'impôts sur les sociétés, une mesure qui a fortement contribué à la progression observée ces derniers mois sur les places boursières.
L'aversion au risque favorise les actifs jugés les plus sûrs, à commencer par les emprunts d'Etat. Le rendement des obligations allemandes à 10 ans retombe ainsi à 0,408%, alors qu'il avait atteint un pic la veille à 0,488% en profitant du reflux du risque politique en Europe après le débat télévisé entre les principaux candidats à l'élection présidentielle française.
L'indice de volatilité européen VStoxx, qui mesure la volatilité implicite des prix d'un panier d'options, a pris plus de 5%, à plus de 14, après être tombé la semaine dernière à 11 à l'issue des élections législatives néerlandaises.
Aux valeurs, Kingfisher (LON:KGF) a chuté de 5% après avoir averti que les incertitudes politiques en France et en Grande-Bretagne pourraient peser sur son activité.
A Paris, Gemalto (AS:GTO) s'est effondré de plus de 17%, la plus forte baisse du Stoxx 600 et du SBF 120, après le nouvel avertissement sur résultats lancé par le spécialiste des cartes à puces.
Sur le marché des changes, le billet vert reste sur la défensive face à un panier de devises de référence. L'euro cède un peu de terrain, autour de 1,08 dollar.
Sur le front du pétrole, les prix ont touché un creux de près de quatre mois, le Brent de la mer du Nord passant brièvement sous la barre des 50 dollars le baril, après des chiffres montrant une hausse plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street évolue sans tendance claire après le net repli de la veille, des inquiétudes sur la capacité de Donald Trump à tenir sa promesse de baisser les impôts sur les sociétés réduisant là aussi l'appétit des investisseurs pour le risque.
(Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)