PARIS (Reuters) - La France durcira ses règles pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme sur internet, tout en contribuant activement aux travaux européens en ce sens, a annoncé lundi Edouard Philippe.
Les contraintes des réseaux sociaux doivent être renforcées par la création d'un nouveau statut, entre celui d'éditeur et celui d'hébergeur, a dit le Premier ministre, s'agaçant que les diffusions pirates d'un match de football soient supprimées avec bien plus d'efficacité que des propos racistes ou antisémites.
"On ne me fera jamais croire que les réseaux sociaux seraient des espaces hors-sol", a-t-il déclaré en présentant le nouveau plan contre le racisme et l'antisémitisme.
Emmanuel Macron et le gouvernement se battront au niveau européen pour obtenir "un projet législatif pour contraindre les opérateurs à retirer dans les plus brefs délais tout contenu haineux, raciste ou antisémite" et "construire le cadre juridique d'une responsabilité des plateformes".
Le directeur d'un journal est pénalement responsable des commentaires haineux postés sur son site, a souligné le chef du gouvernement, "en revanche, si vous dirigez un réseau social, tout est possible. On ne peut pas en rester là".
"Il faut aller plus loin. Entre les deux statuts d'éditeur et d'hébergeur, il y a de la place pour un troisième statut", a poursuivi Edouard Philippe.
"Sans attendre l'aboutissement de ce chantier européen, nous modifierons la législation nationale car nous avons des marges de manoeuvre qui permettent de renforcer les obligations de détection, de signalement, de suppression et de prévention des contenus illicites."
Edouard Philippe a souligné la difficulté de ce chantier, pavé de "pièges juridiques considérables". Une mission sur le sujet a été lancée par Emmanuel Macron et une concertation sera engagée avec les acteurs du secteur et les associations, a-t-il dit.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)