PARIS (Reuters) - Les ventes de logements neufs sont reparties en hausse au troisième trimestre en France, la reconduction des dispositifs d'aide à l'accession (prêt à taux zéro) ou à l'investissement locatif (dispositif Pinel) ayant permis de lever les incertitudes qui avaient pesé sur l'activité au printemps.
Les données publiées jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) font apparaître une hausse de 5,3% des réservations entre juillet et septembre par rapport au troisième trimestre 2016, à 33.497 unités, après un léger recul (-1,1%) les trois mois précédents.
La reprise du dernier trimestre a été tirée par les ventes en bloc (+18,1%), alors que les réservations des ménages n'ont progressé que de 3,2%.
La FPI souligne que, en augmentation de +8,3% sur les douze derniers mois, les réservations de logements neufs collectifs devraient sensiblement dépasser cette année leur total de 2016, "qui marquait un retour aux niveaux satisfaisants d'avant-crise".
"Je ne sens pas de tarissement de la demande au regard de nos chiffres", a déclaré la présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, lors d'une conférence de presse.
"La dynamique, elle ne faiblit guère, le petit tassement qu'on a connu (au deuxième trimestre) était conjoncturel et lié aux incertitudes. Pour le moment, rien ne permet d'augmenter le spectre d'une baisse de la demande", a-t-elle ajouté.
S'agissant de 2018, "je ne vois pas pourquoi on ferait moins, sauf si les dispositifs (d'aide) disparaissent dans les zones ou nous produisons le plus", a encore dit la présidente de la FPI.
Le gouvernement a annoncé à la rentrée une reconduction du PTZ et du dispositif Pinel, qui arrivaient à échéance fin 2017, en les recentrant sur les zones les plus tendues, pour l'essentiel une partie de l'Ile-de-France et la Côte d'Azur.
RECUL DES MISES EN VENTE
Les incertitudes liées à l'évolution de ces dispositifs ont aussi pesé sur les projets des promoteurs, en témoigne le recul, pour la première fois depuis trois ans, des mises en vente de logements neufs au troisième trimestre (-7,8%, à 18.304 unités).
Sur les douze derniers mois, 110.062 logements neufs ont été mis en vente, un volume inférieur aux réservations sur la même période (118.996 réservations au détail).
En conséquence, l’offre commerciale ne se reconstitue pas : 95.560 logements neufs étaient disponibles à fin septembre (+1,5% en douze mois), soit 9,4 mois de commercialisation alors que les professionnels jugent qu'un délai de 12 mois est "équilibré et sain".
Face à cette situation, la FPI estime qu'il est urgent de lever les freins qui pèsent sur la construction (recours abusifs, renchérissement du foncier et normes coûteuses) comme le gouvernement s'y est engagé dans le cadre de sa stratégie logement, pour maintenir un niveau de prix accessible.
"A 4.108 euros le mètre carré, le prix de vente moyen reste stable malgré de fortes disparités régionales", relève la FPI.
Les promoteurs réclament également le maintien d'un soutien à la production de logements dans les villes moyennes en attendant des discussions sur un nouveau zonage que les pouvoirs publics comptent mener l'an prochain.
Ils proposent ainsi "d’ajuster les modalités de sortie du dispositif Pinel dans les territoires détendus pour ne pas fragiliser des programmes déjà lancés", des amendements en ce sens devant être examinés dans le cadre de l'examen par le Parlement du projet de loi de finances 2018.
"Une nouvelle révision du zonage pour l’année 2018 permettrait à son tour d’évaluer sereinement la demande dans ces espaces très hétérogènes", a dit la FPI dans un communiqué.
(Yann Le Guernigou, édité par Myriam Rivet)