PARIS (Reuters) - Quatre djihadistes ont été relâchés par le Mali en échange de la libération de l'otage français Serge Lazarevic, a déclaré vendredi le ministre malien de la Justice, Mohamed Ali Bathily.
"Le Mali ne peut pas ne pas dire qu'ils ont été libérés, c'est un fait, tout le monde le sait, ça ne sert à rien de dénier la réalité", a-t-il dit sur France 24 en réponse aux critiques d'associations maliennes des droits de l'homme.
Mohamed Ali Bathily a souligné que cet échange s'était déroulé dans un "cadre bien précis", précisant que des Maliens faits prisonniers par des djihadistes à Kidal, dans le nord du pays, avaient été également échangés.
"Nous l'avons fait pour les Maliens, car ils étaient plus de 38 militaires maliens, préfet malien, policiers et gendarmes maliens qui ont été libérés de la même manière et avec le même type d'échange", a-t-il expliqué.
"Lorsqu'il s'agit de ressortissants de pays qui ont aidé le Mali, le Mali ne peut pas faire moins pour les ressortissants de ce pays que ce qu'il a fait pour ses propres fils".
Des sources maliennes avaient indiqué mardi, le jour même de sa libération, que Serge Lazarevic avait été relâché par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) grâce à un échange de prisonniers.
D'après ces sources, Mohamed Ag Wassoudene, soupçonné d'être l'un des initiateurs de l'enlèvement de Serge Lazarevic, et son complice présumé Haiba Ag Acherif, faisaient partie de l'échange.
"S'il s'agit d'un succès pour la diplomatie française, pour nous c'est une grave violation des droits des victimes maliennes", avait protesté sur France 24 Moctar Mariko, président de l'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH).
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)