PARIS (Reuters) - La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a confirmé mardi la volonté du gouvernement d'inscrire l'"incessibilité" de la SNCF dans la loi, un ajout destiné à dissiper les soupçons d'une possible privatisation de la compagnie ferroviaire.
Les syndicats, qui ferraillent depuis début avril contre la réforme du rail, accusent l'exécutif de vouloir vendre au moins en partie l'entreprise, ce que prouverait selon eux un compte rendu de réunion révélé dans la presse.
Invité de France Inter mardi, Elisabeth Borne a de nouveau démenti tout "projet caché" allant dans ce sens.
"Certains essaient d'entretenir la confusion, d'agiter des peurs. On fait ce qu'on dit, on dit ce qu'on fait. La SNCF est 100% publique, SNCF Mobilités est 100% publique, SNCF Réseau aussi et c'est inscrit dans la loi, ce n'est pas une promesse (...) en l'air", a-t-elle déclaré.
Dans la mouture votée le 17 avril à l'Assemblée nationale, la réforme prévoit de transformer la SNCF en "société nationale à capitaux publics".
"Ce qu'on a écrit est plus fort mais, si ça doit servir à entretenir de la confusion de ne pas l'avoir écrit, si ça peut inquiéter certains, je vous le dis clairement, au Sénat, je proposerai de rajouter ce terme incessible", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a pour sa part fait savoir dans une interview au Monde que la loi serait "sans ambiguïté" sur ce point.
Pour le président du directoire de la SNCF Guillaume Pepy, qui s'est exprimé sur franceinfo, c'est une "bonne annonce" démontrant que les discussions en cours sont "utiles".
Le gouvernement entend profiter de l'examen du texte au Sénat, à partir du 29 mai en séance publique, pour introduire de nouveau amendements, notamment sur la base des propositions faites par les syndicats réformistes, CFDT et Unsa.
La ministre des Transports devait de nouveau recevoir ce mardi les représentants de ces deux organisations pour en discuter.
La grève intermittente, organisée à l'appel de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT, a connu lundi un sursaut avec un taux de grévistes proche de celui enregistré dans les premiers jours du mouvement, le 3 avril.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)