SOULOUK, Syrie (Reuters) - Trois Françaises qui se sont échappées d'un camp de détention pour djihadistes du nord de la Syrie à la faveur de l'offensive turque du mois dernier disent vouloir rentrer dans leur pays pour le bien de leurs enfants et assurent être prêtes à y être jugées.
Les trois jeunes femmes ont été interrogées à Soulouk, ville de Syrie aux mains des rebelles proturcs.
Paris estime que les membres français de l'Etat islamique capturés en Irak ou en Syrie doivent y être jugés, mais la Turquie a promis de commencer lundi à renvoyer les djihadistes étrangers qu'elles détient dans leur pays d'origine, y compris s'ils ont été déchus de leur nationalité.
"Oui, je veux revenir en France. Ça fait cinq ans déjà que je veux rentrer en France avec mon fils de deux ans et demi", a déclaré l'une des trois femmes, qui étaient toutes vêtues d'un niqab noir.
Une autre dit également vouloir rentrer "rapidement" en France et assure que la décision de la justice à son égard n'est "pas un problème".
"Le jugement en France ne nous pose pas de problème. C'est pour cette raison que nous nous sommes livrés aux Turcs, pour rentrer dans notre pays", confirme la troisième.
Les conditions de vie dans le camp d'Aïn Issa, où elles étaient détenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS), mouvement arabo-kurde qui a combattu l'Etat islamique avec l'appui des États-Unis, étaient selon elles très dures.
"Les enfants tombaient malades rapidement. Il n'y avait pas beaucoup à manger", dit l'une des trois.
Le retour dans leur pays des djihadistes faits prisonniers en Syrie est l'une des principales craintes exprimées par les puissances occidentales après le lancement, le 9 octobre, de l'offensive turque contre les FDS dans le nord de la Syrie.
(William Maclean, Jean-Philippe Lefief pour le service français)