PARIS (Reuters) - La France et la Russie ont annoncé mercredi être parvenues à un accord sur l'annulation du contrat de deux porte-hélicoptères de type Mistral.
Conclue en 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la vente à la Russie de ces deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) était estimée à 1,2 milliard d'euros, dont environ les deux tiers avaient déjà été payés par la Russie.
Mais François Hollande a suspendu l'an dernier la livraison des deux navires en raison des tensions suscitées entre l'Occident et la Russie par la crise ukrainienne.
Aux termes de l'accord de mercredi, Paris remboursera à Moscou l'intégralité des sommes avancées au titre du contrat et restituera les équipements russes installés sur les navires, précise l'Elysée dans un communiqué.
Le Kremlin a de son côté déclaré que les sommes avaient déjà été transférées.
La Russie réclamerait à la France 1,163 milliard d'euros d'indemnisation pour rupture de contrat, a déclaré en mai une source russe au fait des négociations.
L'accord fait suite à un entretien qui a eu lieu ce mercredi après-midi entre François Hollande et le président russe Vladimir Poutine.
"Ils se sont accordés sur le fait que, désormais, ce dossier était clos", ajoute l'Elysée.
"Moscou considère que le dossier des Mistral est complètement résolu", a confirmé le Kremlin.
Le constructeur des Mistral, DCNS, filiale à 35% de l'équipementier Thales (PARIS:TCFP), avait estimé en juillet à au moins un million d'euros par mois le coup d'entretien des deux porte-hélicoptères, dans l'attente d'une décision de la France et de la Russie.
La livraison du Vladivostok, le premier des deux BPC construits à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), était prévue pour octobre 2014. Le deuxième BPC, baptisé Sébastopol, du nom de la ville de Crimée où est basée la flotte russe de la mer Noire, devait quant à lui être livré en octobre 2015.
L'adaptation des Mistral pour un client de remplacement coûterait de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de millions d'euros selon ses besoins, a dit le PDG de DCNS Hervé Guillou à des journalistes en février.
Le Canada et Singapour, tout comme l'Egypte, qui vient d'acquérir une frégate multimissions Fremm et quatre corvettes Gowind, sont cités comme clients potentiels, mais DCNS s'est refusé à tout commentaire sur ce point.
(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Stéphane Brosse)