PARIS (Reuters) - Les trois prétendants à la succession de Laurent Wauquiez à droite, Christian Jacob, Guillaume Larrivé et Julien Aubert, ont annoncé mardi avoir recueilli les parrainages nécessaires pour homologuer leur candidature à la présidence des Républicains, un parti meurtri que le vainqueur aura pour mission de ranimer.
Ils ont jusqu'à ce mardi soir, 20h00, pour faire parvenir l'inventaire de leurs soutiens au siège de LR.
Une fois les dossiers examinés, la Haute Autorité des Républicains publiera le 26 août la liste définitive des candidats que les adhérents devront départager les 12-13 octobre puis les 19-20 octobre en cas de second tour.
Les trois concurrents, tous députés, ont donc deux mois pour convaincre leurs pairs qu'ils sont les plus à même de prendre la suite de Laurent Wauquiez, parti une semaine après la déroute historique de son parti aux élections européennes du 26 mai (8,48%), et redonner espoir à une droite toujours sonnée.
Ils se retrouveront notamment aux universités d'été de la Baule (Loire-Atlantique), le samedi 31 août, où tous trois sont annoncés.
"Le temps presse", a déclaré Guillaume Larrivé sur franceinfo, mardi. "Ça fait quasiment dix ans que Les Républicains ont connu des échecs électoraux au plan national, il est temps de réorganiser Les Républicains pour être à nouveau capables de convaincre, de gagner et demain ou après-demain de gouverner."
Christian Jacob, chef de file des députés UMP puis LR depuis bientôt dix ans, apparaît comme le favori, un statut que ce chiraquien historique doit à la fois à son profil, plutôt consensuel, et à la longue liste de ses parrains.
L'élu de Seine-et-Marne revendique le soutien de plus de 10.500 adhérents - bien plus que les 1.311 requis - et celui de 122 parlementaires, davantage que les 10 demandés aux candidats.
Parmi eux figurent la plupart des rescapés de l'ère sarkozyste, comme Brice Hortefeux et Nadine Morano, des membres de la direction sortante, à l'image de Damien Abad, Annie Genevard et Geoffroy Didier, ainsi que des représentants de la génération montante - Pierre-Henri Dumont ou Aurélien Pradié - mais pas François-Xavier Bellamy, tête de liste aux européennes.
PARER AU PLUS PRESSÉ
L'ex-maire de Provins a su s'attirer les bonnes grâces de toutes les tendances de LR en assurant à de multiples reprises qu'il ne s'imaginait pas de destin présidentiel et ne risquait donc pas de faire d'ombre aux plus ambitieux.
C'était d'ailleurs le souhait du président par intérim, Jean Leonetti : dissocier ce scrutin de la présidentielle de 2022 afin de de ne pas raviver, en tout cas pas dès maintenant, les guerres de chefs, cauchemar récurrent de la droite.
Le souverainiste Julien Aubert, qui n'avait pu réunir les soutiens requis lors de la précédente élection, il y a deux ans, brandit cette fois-ci les signatures de 4.651 adhérents et le parrainage de 15 parlementaires.
Le libéral Guillaume Larrivé dit quant à lui avoir le soutien de plus de 3.000 militants "venus de toute la France" et celui de dix parlementaires, dont l'ex-ministre Eric Woerth.
Le vainqueur devra redonner un souffle au parti, auquel Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Alain Juppé ont tourné le dos depuis 2017, trouver le ton juste entre La République en marche et le Rassemblement national de part et d'autre mais aussi parer au plus pressé, à savoir la préparation des élections municipales de l'an prochain.
C'est un chantier lourd qui s'annonce pour la future direction, qui devra distribuer les investitures dans les villes où la question vire au casse-tête, comme à Nice, terre d'affrontement entre Christian Estrosi et Eric Ciotti, définir une stratégie d'alliances et in fine conserver les bataillons d'élus municipaux de LR.
(Simon Carraud, édité par Myriam Rivet)